Je me dois tout d'abord de souligner que la convention dont il est question a été signée en 1996. Il est donc légitime de s'interroger, une fois de plus, sur le temps nécessaire à la ratification de certains textes par le Parlement ; et encore, si j'ai bien compris, il s'agit ici d'une ratification partielle.
S'agissant de questions environnementales ayant un impact sur le réchauffement climatique et la disparition de la biodiversité, nous devons agir beaucoup plus rapidement.
Au-delà de la ratification de ce protocole, il me semble nécessaire de nous poser la question du fret maritime, vecteur d'une mondialisation effrénée : 75 % du commerce extérieur de l'Union européenne s'effectue par cette voie, alors qu'il s'agit d'un des plus grands émetteurs de CO2. Avec la multiplication des échanges commerciaux, ces émissions risquent d'être multipliées par deux. Or près de la moitié des marchandises transportées par mer sont classées dangereuses ou nuisibles : parmi elles, le gaz naturel liquéfié. On perçoit là l'étendue du problème. Au-delà de la question de l'indemnisation, il convient de réfléchir à un changement profond de modèle car le consumérisme finira sûrement par causer notre perte.
D'autre part, il est urgent d'engager la transition vers un transport maritime plus écologique. À cet égard, l'Union européenne et la France ont un rôle prépondérant à jouer. Nous avons la capacité de devenir un leader dans la transformation du secteur maritime vers un fonctionnement plus respectueux de l'environnement. Je propose que nous explorions des solutions viables en encourageant l'innovation dans ce domaine. Il faut soutenir l'émergence de technologies de propulsion plus propres, encourager le développement des énergies renouvelables en mer et étudier les moyens de rendre le transport maritime plus efficace, afin de réduire le nombre de navires nécessaires. Nous devons également nous pencher sur la nature des marchandises transportées : une régulation stricte des marchandises dangereuses ou nuisibles est impérative. Il est enfin primordial de collaborer avec d'autres pays et avec les organisations internationales, ce qui passe par l'élaboration de réglementations communes, par l'instauration de mécanismes de partage d'informations et par le soutien aux pays en développement dans leur transition vers un transport maritime durable.
Je le répète : les décisions doivent être prises rapidement. Nous ne pouvons plus nous permettre d'attendre plusieurs décennies pour ratifier des conventions et des accords essentiels. Nous devons apprendre de nos erreurs.
Pensez-vous qu'une indemnité, même élevée, peut compenser des catastrophes comme le naufrage du Ievoli Sun ?