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Intervention de Nathalie Oziol

Réunion du mercredi 21 juin 2023 à 9h45
Commission des affaires étrangères

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaNathalie Oziol :

On ne peut que vous rejoindre, Monsieur le rapporteur, au sujet de cette convention internationale sur la responsabilité et l'indemnisation des dommages liés au transport par mer de substances nocives et potentiellement dangereuses. La portée du texte est visiblement limitée car il n'y a toujours pas assez de pays qui ont ratifié le protocole, un peu moins de quinze ans après sa conclusion. Que de temps perdu ! Les deux-tiers de la population mondiale vivent pourtant à moins de 100 kilomètres d'une côte. En France, c'est même la moitié de la population et les outre-mer sont encore davantage concernés.

Outre le problème de la surpêche, les océans sont devenus un déversoir de pollutions de toutes sortes, dont les substances visées par ce protocole : les substances chimiques, les pesticides, le GNL et les métaux lourds, auxquels on peut ajouter les déchets plastiques. Dès lors, toute la chaîne alimentaire est contaminée, y compris ce que nous mangeons et l'océan mondial, qui joue un rôle de régulateur climatique, est au bord de l'asphyxie. Or l'humanité et, de manière générale, le vivant sont dépendants de la bonne santé de nos océans. Il est plus urgent que jamais de mener une diplomatie écologique universaliste, mais sa mise en place est très lente.

Des mesures d'urgence devraient être prises, comme l'interdiction réelle de l'exploration et de l'exploitation des hydrocarbures offshore, notamment dans les eaux territoriales françaises : l'État peut intervenir dans ce domaine. Il faudrait aussi réserver la notion d'aire marine protégée aux zones excluant toute activité industrielle et interdisant toute extraction ou capture.

Il y a matière à s'inquiéter. Pas plus tard que la semaine dernière, TotalEnergies a annoncé son intention d'investir au Texas dans une usine de liquéfaction de gaz naturel. Du fait de la guerre en Ukraine et du déséquilibre des approvisionnements en gaz, les solutions alternatives vers lesquelles on se tourne risquent d'être encore plus polluantes et encore plus dommageables pour l'environnement.

Je n'irai pas plus loin, car j'arrive au bout de mon temps de parole, mais nous vous rejoignons, monsieur le rapporteur : c'est pour nous aussi un « oui frustré ».

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