Intervention de Catherine Colonna

Réunion du mardi 13 juin 2023 à 17h35
Commission des affaires étrangères

Catherine Colonna, ministre :

Pour ce qui concerne la lutte contre la pollution plastique des océans, notre ambition, qui est aussi celle de la communauté internationale, va au-delà des coopérations renforcées. Une étape extrêmement importante a été franchie à Paris, il y a deux semaines : il y aura un traité international signé et ratifié par le plus grand nombre d'États membres de la communauté internationale, juridiquement contraignant, aboutissant à l'élimination de la pollution plastique par étapes, puisque le plastique est partout.

Le premier objectif, relativement facile à atteindre, est la fin des plastiques à usage unique, une pratique imbécile représentant 40 % de la production de plastique dans le monde alors qu'il existe des produits de substitution. C'est un marché que l'on peut tarir assez facilement. Ensuite, il faut aller au terme du processus : l'élimination complète. La réunion de Paris a été une étape importante parce que 175 États qui, bien que ne partageant pas tous mon enthousiasme, étaient réunis et se sont étonnamment mis d'accord pour demander à M. Gustavo Meza-Cuadra Velázquez, président du comité inter-gouvernemental de négociation, d'établir un avant-projet de traité juridiquement contraignant. C'était l'un des enjeux car tout le monde n'était pas spontanément convaincu. La prochaine réunion du comité aura lieu en novembre au siège du Programme des Nations unies pour l'environnement, à Nairobi. Ce résultat n'était vraiment pas acquis et je rends hommage à M. Gustavo Meza-Cuadra Velázquez. Plutôt que d'afficher deux objectifs, l'un étant un traité international très large, l'autre un dispositif très restreint, mieux vaut n'en fixer qu'un : rassembler le plus grand nombre de pays possible.

S'agissant des Balkans, l'Union européenne est vouée à s'élargir : il est de notre intérêt à tous que les Balkans occidentaux ne restent pas un trou noir dans la carte européenne. Pour adhérer, ces pays doivent procéder à des réformes. Nous devons quant à nous réformer les mécanismes de prise de décision de l'Union et, au-delà, progresser dans la mise en œuvre différenciée des politiques, comme cela s'est toujours fait. Ainsi, pour l'accord de Schengen, signé en 1985, tout le monde ne fait pas la même chose en même temps. Il est utile de s'en souvenir car c'est une façon pour l'Union européenne d'avancer. Il ne s'agit pas de créer des cercles fermés mais des avant-gardes réunissant certains pays auxquels les autres peuvent se joindre quand ils y sont prêts. C'est bénéfique pour tous.

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