Nous devons occuper une place majeure dans l'Indopacifique puisque c'est une zone majeure pour nos intérêts maritimes et géostratégiques. Nous y avons des territoires et des populations, des intérêts et des forces permanentes, et nous veillons par des missions de souveraineté à rappeler la nécessité pour tous de respecter le droit international, attaqué par certains membres importants de la communauté internationale.
J'ai dit combien il est important de s'appuyer sur l'Inde, par exemple. Avec ce pays, nous conduisons d'ailleurs une stratégie qui va au-delà du bilatéral. Nous nouons des liens dans des formats nouveaux. Ainsi avons-nous créé un format trilatéral avec l'Inde et les Émirats arabes unis, que j'ai lancé avec mes homologues, avec un programme de travail notamment tourné vers la sécurité maritime dans l'océan indien ; vous savez le nombre de ressortissants indiens vivant aux Émirats et l'importance de l'Inde dans les équilibres stratégiques régionaux. De même, nous travaillons à un partenariat avec l'Inde et l'Australie. Nous essayons donc de compléter le bilatéral par des ponts entre nos partenaires, et un investissement accru dans les organisations régionales – je citais tout à l'heure le rôle de l'ASEAN.
Seul ce maillage à plusieurs dimensions nous permettra d'être efficaces dans la région indopacifique, où les tensions pourraient croître. C'est pourquoi nous avons renforcé notre présence. Nous souhaitons aussi que l'Union européenne renforce sa présence dans l'Indopacifique, afin de donner à tous les pays, notamment les plus petits, la liberté d'avoir plusieurs partenaires s'ils le souhaitent, et en tout cas de ne pas être contraints dans leur choix.