Madame la ministre, ma première question, à laquelle je sais que vous avez déjà partiellement répondu alors que j'avais dû m'absenter pour aller voter, porte sur les 120 000 Arméniens du Haut-Karabakh isolés du monde en raison du blocus de l'enclave par le président Aliev. C'est un nouvel acte de guerre dans un conflit vieux de trente ans qui a déjà fait des dizaines de milliers de morts. La situation est extrêmement tendue et le premier ministre Pachinian, sous la pression européenne, est en passe de reconnaître le Haut-Karabakh comme partie de l'Azerbaïdjan. Nous assistons à un nettoyage ethnique progressif dont nous connaissons l'issue si nous n'agissons pas vite et fermement. Or, nous semblons plutôt être en retrait. La France va-t-elle agir pour protéger cette population où allons-nous assister impuissants à la poursuite d'un génocide qui dure depuis près d'un siècle ?
Ma seconde question concerne la minorité la plus persécutée par l'État islamique : les Yézidis. Les massacres ont poussé 100 000 d'entre eux à s'exiler loin de l'Irak, où plusieurs dizaines de charniers ont été découverts, laissant entrevoir le martyre de ce peuple. En mai 2021, une équipe d'enquête spéciale de l'ONU a annoncé avoir recueilli les preuves convaincantes d'un génocide. La ville de Béziers s'est placée du côté de ces victimes héroïques, qui avaient pour seul choix de se convertir à l'Islam ou de mourir, en inaugurant une stèle pour que la mémoire des Yézidis morts et résistants soit honorée et signifier ainsi que la France est à leurs côtés. Mais les stèles ne suffisent pas : quelles mesures compte prendre notre pays pour venir en aide au Yézidis en France et à l'étranger ?