Conformément à notre doctrine « ni ingérence, ni indifférence », je ne me prononcerai pas sur la question d'un troisième mandat en soi. Ce que nous demandons, c'est le respect par chaque pays de sa Constitution. D'aucuns peuvent juger que, démocratiquement, trois mandats, c'est beaucoup mais c'est aux électeurs d'en décider, certainement pas à un pays tiers.
Je puis vous assurer que la France plaide à tous les niveaux, présidence de la République incluse, pour le plein respect de la Constitution dont le Sénégal s'est doté. J'aurai l'occasion de le faire lorsque mon homologue, Mme Aïssata Tall Sall, accompagnera à Paris le président du Sénégal en exercice dans le cadre de son mandat actuel ; nous le recevrons comme tel, et il n'y aurait vraiment aucune raison de ne pas le faire. J'aurai un entretien avec Mme Sall.
Dans ces conversations dont le contenu a vocation à rester privé, soyez assuré que nous appelons au respect de la Constitution du Sénégal, non dans la crainte d'hypothétiques répercussions négatives pour la France dans l'hypothèse où nous nous tairions – et je me permets de souligner que je n'ai pas dit tout à l'heure que nous perdions de l'influence. Nous voulons que la position française soit comprise, et nous appelons ouvertement le président Macky Sall et son entourage à respecter le droit.