La France soutient l'Arménie mais elle doit prendre des initiatives encore plus fortes. Depuis six mois, M. Aliev, le président azerbaïdjanais, opère un blocus inhumain contre la zone restée libre de la République du Haut-Karabakh en bloquant l'entrée du corridor de Latchine, ce qui provoque des pénuries de médicaments et de nourriture et des coupures d'électricité. L'objectif de l'Azerbaïdjan est d'affamer et de chasser les 120 000 Arméniens qui vivent là. Le renforcement du blocus, le 23 avril dernier, fait craindre l'aggravation de la crise humanitaire.
L'ordonnance rendue le 22 février 2023 par la Cour internationale de justice, exigeant la levée du blocus, est restée sans effet. Le groupe Les Républicains lance un cri d'alarme. Nous ne pouvons rester silencieux face à la fin programmée de la République autodéterminée du Haut-Karabakh et aux risques de massacres encourus par la population arménienne de ce territoire. Nous appelons à une nouvelle saisine du Conseil de sécurité de l'Organisation des Nations Unies (ONU) pour imposer que les négociations en cours aient pour préalable la garantie absolue de l'exclusion de tout processus d'épuration ethnique des Arméniens du Haut-Karabakh.
La France doit exiger qu'un mandat soit donné à une force d'interposition internationale suppléant les forces russes de maintien de la paix, qui ont montré leur inefficacité. Cette résolution doit impérativement réaffirmer le principe du droit à l'auto-détermination des Arméniens du Haut-Karabakh comme garantie ultime de leur droit fondamental à la vie et la dignité face à un État azerbaïdjanais construit sur la haine raciale à leur endroit. La France compte-t-elle saisir à nouveau le Conseil de sécurité de l'ONU à cette fin ?