Intervention de Catherine Colonna

Réunion du mardi 13 juin 2023 à 17h35
Commission des affaires étrangères

Catherine Colonna, ministre :

Au-delà des conséquences militaires des inondations et des interrogations sur le point de savoir à qui profite le crime pour en arriver à une attribution, le sabotage de ce barrage est une catastrophe humanitaire et environnementale, qui peut nuire aussi à la sûreté nucléaire. Sur le plan humanitaire, nous n'agissons pas seuls. L'Union européenne a activé son mécanisme de crise et les Nations Unies travaillent à un plan de plus grande ampleur. Nous avons immédiatement répondu à la demande formulée par le président Zelensky auprès du président de la République en expédiant plus de dix tonnes de matériels répondant aux spécifications exprimées. L'acheminement, compliqué, demande une semaine. Comme les frappes qui ont eu lieu cette nuit sur des infrastructures civiles, les attaques contre les barrages sont expressément interdites par la convention de Genève.

Ces violations du droit international constituent des crimes de guerre. Nous soutenons donc les juridictions ukrainiennes, ainsi que la Cour pénale internationale qui va enquêter sur l'aspect « crime environnemental » de ce qui vient de se produire à Kakhovka. Nous avons rendu public le départ en Ukraine, il y a deux jours, de deux nouvelles équipes relevant du ministère de l'intérieur dans le cadre d'une opération conjointe avec mon ministère. L'une des équipes travaillera sur le volet « environnement » en lien avec la justice ukrainienne et la Cour pénale internationale, l'autre sur les aspects plus classiques des crimes de guerre.

Enfin, le directeur général de l'Agence internationale de l'énergie atomique (AIEA) a indiqué que le sabotage du barrage induit un risque de manque d'eau dans le bassin de refroidissement de la centrale de Zaporijjia. Nous aidons l'AIEA à envoyer une mission sur place pour faire l'état des lieux et demander que l'on s'attache à assurer la sûreté dans la zone. J'ai parlé tout à l'heure à son directeur général, arrivé à Kiev ce matin et qui a bon espoir de se rendre sur place au plus vite. Les conditions de sécurité sont précaires, l'inondation ayant aussi eu pour effet, comme vous l'avez signalé, de dégager des mines jusqu'alors enfouies.

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