Intervention de Danielle Simonnet

Séance en hémicycle du mercredi 28 juin 2023 à 15h00
Maintien provisoire d'un dispositif de plafonnement de revalorisation de la variation annuelle des indices locatifs — Discussion générale

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaDanielle Simonnet :

Mensonges ! Vous avez rejeté tous nos amendements – tous – portant sur un gel des loyers, ainsi que nos amendements de repli visant à limiter l'IRL à 1 %.

Non, vous ne défendez pas les petits propriétaires avec ce texte. Votre obsession est de préserver la rente et les privilèges des multipropriétaires, en faisant croire que vous vous préoccupez des petits propriétaires. Cependant, personne n'est dupe. En effet, 50 % des logements proposés à la location appartiennent à 3,5 % des ménages. Quant aux locaux commerciaux, la situation est bien pire encore.

La réalité, c'est qu'avec l'inflation, tout augmente sauf les salaires. Entre le loyer et les charges, ce sont entre 50 et 300 euros supplémentaires par mois que les familles ont à payer dans ma circonscription. Dans quelle mystérieuse région vivez-vous donc pour ne pas avoir eu vent de cette terrible réalité ?

Les locataires sont pris à la gorge et le nombre d'impayés explose. Pourtant, même si la part du loyer dans la consommation des ménages a très fortement augmenté, il s'agit de la dépense dont ils s'acquittent en priorité. Ils payent leur loyer, quitte à renoncer aux vacances, à ne plus remplir le frigo, ou à annuler les rendez-vous chez le médecin ou chez le dentiste. Ils payent leur loyer, pour ne pas se faire expulser ; pour ne pas complètement dégringoler.

Face à ce problème majeur, le CNR logement devait apporter des réponses, mais les annonces du Gouvernement qui en ont découlé sont si peu ambitieuses, avec une baisse de budget sans aucune prise en compte de l'urgence de la situation, qu'elles n'ont réussi qu'à faire l'unanimité contre elles, depuis les promoteurs immobiliers jusqu'à la Fondation Abbé Pierre, en passant par la fédération des bailleurs sociaux. Nous n'en attendions rien, mais nous sommes quand même déçus !

Aussi bien les boulangers que nombre de petits commerçants et d'artisans ne s'en sortent plus. Les fermetures s'accumulent dans le commerce, tout comme les faillites et les licenciements de masse, mais vous n'entendez rien non plus.

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