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Intervention de Laurent Esquenet-Goxes

Séance en hémicycle du mercredi 28 juin 2023 à 15h00
Instaurer une majorité numérique et lutter contre la haine en ligne — Discussion générale

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaLaurent Esquenet-Goxes :

Je me réjouis que nous ayons l'occasion de voter une avancée aussi importante. Grâce à ce texte, nous nous inscrivons en effet dans la continuité des actions menées depuis 2017, visant à protéger les plus jeunes face aux dérives de la vie et, en l'occurrence, du numérique. Je souhaite saluer tout particulièrement les avancées que comporte le texte en matière de lutte contre le harcèlement. Le groupe Démocrate s'est beaucoup impliqué sur ce sujet, notamment dans le cadre de la loi de mon collègue Erwan Balanant visant à combattre le harcèlement scolaire, et nous venons ici utilement compléter son action.

La République devait cette loi à ses enfants. Face à la montée de la haine en ligne, de la haine de soi et du rejet de l'autre, la représentation nationale ne pouvait rester les bras ballants. Les chiffres sont dramatiques : un enfant sur cinq a déjà été confronté au cyberharcèlement et ce sont près de 2 millions de nos fils, filles ou petits-enfants qui connaissent l'enfer d'être rejetés par jalousie, par vengeance ou simplement parce qu'ils sont différents. En cette fin de mois des fiertés, rappelons-nous d'ailleurs des particulières violences qui touchent les LGBTQI+. Deux fois plus harcelés que la moyenne, ils risquent trois fois plus que les autres d'être attaqués sur les réseaux sociaux : ces jeunes souffrent.

Une telle souffrance conduit à des drames, drames que la société n'a malheureusement pas su éviter, et ces tragédies nous rappellent la puissance dangereuse des outils du numérique. Alors que la sonnerie annonçant la fin de la classe a longtemps constitué l'annonce d'un répit pour un jeune harcelé, le basculement vers un monde physico-numérique a paradoxalement renforcé l'isolement de ceux qui se sentaient déjà bien trop seuls.

Pourtant, la promesse contenue dans le développement d'internet et des réseaux sociaux était belle. C'était celle d'un monde connecté, permettant un partage infini des connaissances. Ne voyons pas cependant dans le monde numérique une brebis galeuse capable uniquement du pire et incapable du meilleur. En effet, malgré leurs dérives, les réseaux sociaux restent une source d'informations, d'échanges et de découvertes. Ils permettent à des jeunes de créer de nouveaux liens, de se rendre compte qu'ils ne sont pas seuls et que d'autres leur ressemblent.

C'est cet équilibre entre protection et liberté des mineurs qu'il est nécessaire de trouver. Le groupe Démocrate se réjouit que votre texte, monsieur le rapporteur, y soit rapidement parvenu, grâce à un dispositif principal qui permettra aux parents de retrouver une juste place s'agissant de l'accès – qui conduit parfois à des excès – de leurs enfants au numérique. En évitant de tomber dans la caricature d'un contrôle permanent des mineurs, vous avez su éviter le piège consistant à infantiliser notre jeunesse.

À l'inverse, fixer à 15 ans cet âge minimal,…

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