Avant de soutenir cet amendement, je remarquerai que notre débat sur le partage de la valeur est un peu désincarné. Dans notre pays, 1,2 million de travailleurs pauvres touchent moins de 918 euros par mois et plus de 2 millions vivent sous le seuil de pauvreté. Comment peut-on se loger avec si peu d'argent, avec des rémunérations aussi faibles, alors qu'en outre, 2,4 millions de ménages attendent un logement social ? La voilà, la situation sociale du pays ! Et elle n'est pas sans rapport avec le débat qui nous occupe : à l'autre bout de la chaîne, que trouve-t-on ? Vous connaissez ce chiffre, que nous vous avons donné plusieurs fois : plus de 60,5 milliards d'euros de dividendes ont été versés aux actionnaires en France, et nous sommes les champions d'Europe en matière d'augmentation des dividendes. Ce n'est pas normal ! D'un côté, certains se serrent la ceinture et ne peuvent pas se loger ; de l'autre, des gens s'enrichissent et ne savent même plus quoi faire de leur argent – ils utilisent des jets privés pour aller faire leurs courses. Voilà la situation sociale du pays, et elle est indécente.
J'avais fait un petit calcul pour vous aider à prendre conscience de cette réalité : si le patrimoine de LVMH était redistribué à l'ensemble des salariés qui ont permis qu'il existe, tous les salariés du groupe seraient millionnaires ! Voilà l'ampleur des inégalités de richesse auxquelles nous faisons face ! Alors oui, les mots sont importants.
Je conclus sur l'amendement : ce que nous voulons, c'est évidemment que le versement soit automatique. C'est la moindre des choses, tout de même, chers collègues ! C'est vraiment l'esprit de l'accord national interprofessionnel. Par conséquent, votez cet amendement !