Ma question s'adresse à Mme la ministre déléguée auprès du ministre de la santé et de la prévention.
Rien que 1,50 euro supplémentaire : c'est l'augmentation dérisoire que vous avez accordée aux médecins généralistes pour leurs consultations, ce qui n'a pas manqué de déclencher leur mécontentement et celui de leurs syndicats. Dans ma circonscription de Haute-Marne, des généralistes ont décidé, de ce fait, de sortir du secteur conventionné 1 pour passer en honoraires libres en secteur 3. Ce n'est pas un phénomène isolé : toutes les semaines, des généralistes annoncent leur déconventionnement. En conséquence, les Français ne seront plus remboursés que de 61 centimes par la sécurité sociale pour des consultations qui vont grimper jusqu'à 50 euros en moyenne. Si les médecins osent sauter le pas, c'est qu'ils savent qu'ils pourront conserver une patientèle plus aisée en raison du déficit alarmant de l'offre de santé. En outre, les médecins seront davantage tentés de rejoindre les zones moins rurales et plus riches, où la patientèle pourra assumer les frais non remboursés. Au-delà de la pénalisation des plus pauvres, c'est la ruralité qui paiera une fois de plus l'incapacité du Gouvernement à anticiper. En effet, je ne blâme pas ici nos médecins, qui sont les moins bien payés d'Europe.
Avec la vague de déconventionnements qui s'annonce, les Français n'auront le choix qu'entre payer une consultation non remboursée tout en s'acquittant toujours des mêmes cotisations sociales, attendre des mois pour obtenir une consultation avec un médecin conventionné ou, en dernier recours, renoncer à des soins.