Jérôme Guedj a très justement dit qu'il y a là un débat politique et moral. Rien ne peut justifier qu'un patron gagne cent fois plus que le salarié situé au plus bas de l'échelle de l'entreprise et c'est particulièrement injuste et immoral dans un pays où, d'après une étude récente, près de 10 millions de personnes ont faim. Il faut en tenir compte : nous examinons ce projet de loi dans un contexte où des millions de nos compatriotes ont faim et peinent à nourrir leurs gosses : j'en croise tous les jours dans ma circonscription.
Mais alors que nous vous expliquons qu'il faut mieux répartir la valeur, vous nous opposez que nous stigmatisons les entreprises. Or ce n'est pas vrai : nos propositions ne concernent pas n'importe quels patrons. Nous parlons des 270 très grandes entreprises du pays, qui emploient un quart des salariés. C'est massif et ce n'est pas n'importe quoi : voilà les personnes que nous ciblons !
Vous nous engagez aussi, monsieur le rapporteur, à penser aux petites et moyennes entreprises, mais nous y pensons. C'est pourquoi nos propositions sont assorties de la création d'une caisse de péréquation des salaires pour que, justement, les TPE et les PME disposent elles aussi d'un système de solidarité financé par les très grandes entreprises – système grâce auquel les entreprises des villes de ma circonscription n'auraient pas à fermer parce que tout le monde achète au premier prix dans les enseignes de la très grande distribution.
Enfin, Rachel Keke a eu raison de parler des grèves et de dire qu'il faut se battre si les salaires n'augmentent pas. Cependant, si quelqu'un est en grève ce soir, c'est vous, monsieur le ministre !