À mon sens, les enjeux sont au nombre de trois : l'utilisation des produits phytosanitaires ; l'accès à l'eau ; la décarbonation et l'atténuation ou l'adaptation au dérèglement climatique.
Vous avez évoqué nos débats avec l'Anses, dont j'ai été le témoin privilégie. Nous devons avoir avec cette agence une discussion pacifique, sans remettre en cause ses propos d'un point de vue scientifique – cela n'a jamais été ma position. Sur les sujets qui relèvent de l'Anses, qu'il s'agisse des produits phytosanitaires ou de la grippe aviaire, c'est la combinaison de divers facteurs qui doit produire la décision politique. Il faut donc que nous arrivions à poser les choses tranquillement.
Nous avons lancé un nouveau plan Écophyto au début du mois de mars. Nous sommes en train de rencontrer les filières, les unes après les autres, et une première liste de molécules à proscrire a été établie. Certaines filières craignent qu'il existe un plan caché : ce n'est pas le cas. Notre méthode consiste à identifier toutes les molécules utilisées, à déterminer lesquelles peuvent être soumises à réhomologation dans un délai de trois, quatre ou cinq ans – il ne faut pas éluder cette question –, à regarder si des solutions de remplacement existent – ce qui pourrait nous conduire à assumer le fait qu'il n'y en a pas –, puis à prendre des décisions.
Ne nous demandez pas de faire en trois mois ce que nous n'avons pas réussi à faire en cinq ou dix ans ! Cette question sera probablement évoquée dans le cadre de la commission d'enquête demandée par le groupe Socialistes et apparentés : nous pourrons alors expliquer ce qui nous a posé des difficultés. Notre erreur a sans doute été d'interdire des molécules au fil de l'eau sans s'être posé au préalable la question des solutions. Nous avons besoin d'examiner l'ensemble des molécules et de déterminer les autres options disponibles, qu'elles soient chimiques ou non – je pense notamment au biocontrôle.
S'agissant enfin du glyphosate, vous savez quelle avait été la position de la France. Je ne sais pas encore ce que dira l'AESA, mais j'explique depuis le début qu'une telle décision doit être prise au niveau européen, et que c'est à ce niveau que doivent être trouvés des compromis.