Je ne vous interrogerai pas sur le pacte et le projet de loi d'orientation et d'avenir agricoles, puisque nous aurons l'occasion de discuter de ces textes en long, en large et en travers dans les semaines et les mois à venir. Plusieurs groupes de suivi ainsi que les groupes parlementaires ont d'ailleurs été saisis de cette question.
Pour assurer l'avenir de notre agriculture, qu'elle soit bio, à haute valeur environnementale (HVE) ou conventionnelle, nous devons garantir des outils à nos agriculteurs. Parmi ces outils figurent les produits phytosanitaires – le sujet peut susciter la polémique, mais il n'en est pas moins important.
Vous avez évoqué dans votre propos introductif le discours de la Première ministre au salon de l'agriculture et le plan Écophyto III, qui visera à réduire de manière assez importante l'usage des produits phytosanitaires et à nous donner les moyens d'identifier certaines solutions de remplacement, chimiques ou mécaniques. Quatre mois après cette annonce, où en est l'élaboration de ce plan ? Une liste des molécules à proscrire a-t-elle été établie ? Au regard des récentes décisions de l'Anses concernant le S-métolachlore et la phosphine, ne pensez-vous pas qu'il y ait des possibilités de surtransposition ou, au contraire, éprouvez-vous des difficultés à travailler avec l'Anses à l'établissement d'une telle liste ?
Enfin, l'Autorité européenne de sécurité des aliments (AESA) remettra dans quelques semaines son rapport d'évaluation sur le glyphosate, dont l'homologation a été prorogée d'un an au niveau européen. Ce ne sera pas aux députés nationaux, mais aux ministres des États membres et à la Commission européenne de se prononcer sur une éventuelle nouvelle prorogation. Quelle sera la position de la France sur ce sujet qui intéresse nos agriculteurs ?