Même si nous examinons l'exécution du budget 2022, je rappelle que l'examen du projet de loi de finances pour 2023 a donné lieu à une séance de nuit particulièrement riche en revendications des députés ultramarins, de manière totalement transpartisane. Au final, nous avons adopté un budget supérieur, de mémoire, de 240 millions d'euros au budget initial.
Même si tout cela a été en partie annulé par le 49.3, l'épisode a démontré les besoins et les insatisfactions, légitimes à mes yeux, des parlementaires ultramarins s'agissant de la situation faite à l'outre-mer par ce gouvernement, et, pour être honnête, par ceux qui se sont succédé avant lui. Cette séance ayant permis d'obtenir des rallonges supplémentaires, elle n'a pas été tenue pour rien, même si elles étaient en deçà de ce qui était attendu.
Pour ma part, je considère que, pour les Drom, le « quoi qu'il en coûte » n'est pas derrière nous. Il y a urgence en matière de cherté de la vie. Monsieur le ministre, vous avez dit ne pas être fier que nous ayons eu besoin de 19 millions d'euros supplémentaires pour le pouvoir d'achat, mais c'est malheureusement une réalité. Avec le cumul de l'inflation et de la cherté de la vie endémique dans les Drom, nos concitoyens prennent de plein fouet la crise inflationniste que l'on connaît.
Il y a aussi urgence en matière de service public de l'eau et de pollution des sols – notamment en Martinique avec le chlordécone – et en matière de coût des billets d'avion, qui est un véritable problème pour nos concitoyens : les protestations montent de partout sur ce point.
À mon avis, nous sommes loin du compte. Vous l'aurez compris, monsieur le ministre, je porte sur les budgets successivement adoptés un regard critique, tout en saluant votre lucidité sur plusieurs points.