Les faits sont graves – discriminations, corruption, abus sexuels et harcèlement –, mais ils relèvent de la justice ; or la rapporteure a précisé que la commission d'enquête ne pourra aborder aucune affaire en cours devant un tribunal. Cela posera un problème car l'intitulé de la proposition de résolution, qui vise les défaillances de fonctionnement, est assez poreux avec les affaires judiciaires évoquées. Si le sport français va mal, les difficultés vont au-delà de ces faits.
Elles ne sont pas d'ordre économique et ne concernent pas le nombre de médailles glanées aux JO : nous devons regarder loin et nous tourner vers la base de notre pyramide sportive et vers les pratiques et la démographie. C'est là que réside le principal dysfonctionnement de nos fédérations : un sport à deux vitesses se met en place avec, d'un côté, la promotion d'un élitisme de plus en plus étroit et court-termiste par l'Agence nationale du sport (ANS) et par les fédérations qui procèdent à des naturalisations pour combler les manques, et, de l'autre, la désagrégation du sport amateur à cause de problèmes liés à l'encadrement, aux bénévoles et aux infrastructures dans les territoires ruraux. Voilà le principal dysfonctionnement sur lequel la commission d'enquête devrait se pencher.