Le groupe Renaissance accueille favorablement la demande de création de cette commission d'enquête bien que le calendrier ne soit pas idéal pour le monde sportif. Celui-ci aura à s'interroger sur ses dysfonctionnements au moment où il doit se conformer à la loi du 2 mars 2022 visant à démocratiser le sport en France et à près d'un an de l'ouverture des Jeux olympiques et paralympiques.
Néanmoins, il n'est jamais trop tôt pour agir. Je salue l'intention louable d'identifier les causes des défaillances de certaines fédérations sportives.
Il serait vain de nier les difficultés après les révélations qui ont émaillé l'actualité récente – je pense aux démêlés au sommet des instances du football ou du rugby ainsi qu'aux enquêtes ou procédures ouvertes pour des faits dénoncés ou révélés au sein des fédérations de gymnastique et de patinage.
Les clubs sportifs comptent de trop nombreuses victimes de violences physiques, sexuelles ou psychologiques, souvent très jeunes et vulnérables face au système.
Il faut souligner la prise de conscience de ce malaise par le ministère des Sports et la ministre, Amélie Oudéa-Castéra. Ainsi, le récent Comité national pour renforcer l'éthique et la vie démocratique dans le sport, coprésidé par Marie-George Buffet et Stéphane Diagana, vient s'ajouter aux moyens déployés pour venir en aide aux éventuelles victimes, telles que la cellule de traitement des signalements de violences et la désignation de référents au sein des fédérations.
La commission d'enquête doit permettre de recenser les dysfonctionnements des fédérations, – espérons-le – de libérer la parole, de déceler les non-dits et de faire toutes les propositions utiles pour remettre le projet sportif, éducatif et citoyen au cœur de l'action des fédérations et des clubs.
En tant que rapporteur pour avis de la loi relative aux Jeux olympiques et paralympiques de 2024 et co-rapporteur de la mission d'information sur les retombées des Jeux olympiques et paralympiques de 2024 sur le tissu économique et associatif local, je mesure l'héritage que les Jeux doivent nous laisser. Les espoirs fondés sur cet élan sont toutefois conditionnés à une action résolue contre les dérives visées par la commission d'enquête.