Pour compléter ce que vient de dire mon collègue Rolland, nous partons d'un constat assez simple. Le Président de la République a annoncé la création de 20 000 emplois dans le Dunkerquois : or l'espace manque pour loger les personnes qui viendront les occuper. Ils vont donc devoir trouver à se loger dans un rayon de 50 à 60 kilomètres. La voie d'accès quasi unique à ce territoire, c'est l'A16, qui est déjà saturée – elle dessert la Belgique, le port de Calais, le tunnel sous la Manche et l'ensemble de la Côte d'Opale. Il y a aussi une voie ferrée, mais c'est une voie unique qui a été électrifiée il y a dix ans, sur l'axe Calais-Dunkerque. Parce qu'elle est en voie unique, les trains ne peuvent pas s'y croiser : elle n'est donc pas adaptée aux besoins des travailleurs pendulaires.
L'amendement vise donc à exclure du ZAN les infrastructures qui seraient créées pour aménager cette voie de chemin de fer, afin d'augmenter le nombre de trains y circulant. Les travailleurs pourront ainsi accéder aux usines qui seront implantées dans le Dunkerquois non par la route mais grâce au réseau ferroviaire. Cela renvoie par exemple à la création de voies d'évitement et de nouvelles gares, qui seront essentielles pour permettre de décarboner une partie des transports menant vers ces sites. Il ne sert à rien de créer des usines de gigabatteries si tous ceux qui y travaillent s'y rendent en voiture !