À titre individuel – j'insiste, car mes propos n'engagent pas le groupe Démocrate –, je regrette que la définition des mesures concrètes empêchant l'exploitation des images soit renvoyée à un décret qui, pour des raisons de sécurité, ne sera pas publié, alors qu'aux termes de l'article 34 de la Constitution, une telle prérogative relève davantage du domaine législatif. Même si nous aurons le sens de l'avis rendu par la Cnil sur le décret, l'alinéa 15 de l'article 11 me semble poser un problème en matière de libertés publiques.
Pour rassurer nos concitoyens sur le fait qu'il ne sera pas possible d'exploiter les images, il aurait été pertinent que l'alinéa 5, sur lequel portent les deux amendements en discussion, prévoie, par exemple, une anonymisation des images. En effet, vous affirmez qu'il ne sera pas possible d'exploiter les images, sans expliquer comment vous allez vous en assurer. Le stockage pendant quatre mois des images – dont une partie ne sera pas exploitée par les douanes – pose un problème en matière de protection des données à caractère personnel. Si la Cnil estime que les modalités d'interdiction d'exploiter les photos et les conditions d'une éventuelle anonymisation des visages peuvent être prises par décret après réalisation de l'AIPD, il me semble que la définition de ces modalités revient plutôt au législateur.