En réalité, sur les territoires que je connais, on observe deux mouvements contradictoires. D'un côté, des élus locaux se battent pour créer des MSP, autrement dit des bâtiments payés par l'argent public – incluant des financements issus du contrat de plan État-région ou provenant des départements, des communes ou des communautés de communes. De l'autre, on ne trouve pas de médecin pour travailler au sein de ces structures. On se retrouve donc parfois avec des coquilles vides.
Pour y remédier, il faut bien sûr d'abord faire de la régulation – nous y reviendrons, car je crois que, sur cette question, la bataille culturelle est gagnée. Cependant, d'autres solutions existent. On pourrait ainsi permettre aux praticiens à diplôme hors Union européenne, les Padhue, d'intégrer les MSP, au moins pour que celles-ci fonctionnent correctement.
Actuellement, nous assistons à une concurrence entre élus, qui considèrent que s'ils n'obtiennent pas leur MSP, il n'y aura plus jamais de médecin sur leur territoire. D'ailleurs, les MSP ne se présentent pas forcément sous la forme de Sisa : les investissements peuvent aussi être apportés de façon directe par les collectivités.
Madame la ministre déléguée, nous voterons évidemment pour votre amendement. Toutefois, j'y vois un symbole de l'échec de la politique menée en matière d'accès aux soins.