Si vous me l'autorisez, madame la présidente, je défendrai ensemble les amendements n° 979 , 980 , 981 et 1091 . Nous ne réglerons pas le problème des déserts médicaux d'un coup de baguette magique. Monsieur le rapporteur, vous venez comme moi du beau département de Seine-et-Marne : nous savons à quel point les déserts médicaux constituent un problème complexe. Il n'y a pas une façon plus honorable qu'une autre d'exercer cette profession. Nous avons aussi besoin de médecins salariés en maison de santé, mais nous sommes tous ici attachés à la dimension libérale de la profession, qui permet au médecin d'être acteur de sa carrière professionnelle. Pour avoir des médecins libéraux dans les déserts médicaux, il y faut de l'attractivité.
Nous faisons face à une situation de pénurie. Comme l'a fort justement souligné notre collègue Pierre Cazeneuve tout à l'heure, nous avons besoin d'une économie de l'offre ; et comme l'a tout aussi justement dit le ministre, nous ne voulons pas en France d'un système à l'anglaise, identique au NHS. Nous devons conserver la dimension libérale de la profession de médecin. Dans les déserts médicaux, l'attractivité consisterait à ouvrir le secteur 2. Je rencontre de nombreux jeunes médecins libéraux, qui hésitent à s'installer : ils me disent qu'ils iraient à Mormant, à La Chapelle-Gauthier ou à Montereau-Fault-Yonne, s'ils avaient le droit de s'y installer en secteur 2.
Je suis bien conscient que ces amendements ne seront pas adoptés aujourd'hui : ce sont des amendements d'appel. Mais il faut nous saisir de cette question : plutôt que de verser des aides ou de prévoir des exonérations, ouvrir le secteur 2 dans les déserts médicaux pourrait être une garantie de l'engagement des médecins libéraux à y faire carrière, eux qui ne croulent pas sous la paperasserie et qui exercent librement leur métier.