Nous sommes au cœur du débat : quel est l'échelon pertinent pour définir l'organisation territoriale de la santé ? Un échelon infrarégional ne signifierait rien : il ne serait ni opérationnel ni efficace. Du reste, la création des grandes régions est une immense erreur.
Prenons l'exemple de la Bourgogne-Franche-Comté : lorsque vous êtes dans le Jura, vous êtes tout au bout, à la frontière de la région, de sorte que vous n'existez pas : vous êtes les grands oubliés de toutes les politiques régionales – une collègue de la majorité peut en attester. L'échelle régionale n'est pas pertinente.
Nous souhaitons donc que les territoires de santé soient redéfinis à l'échelle départementale. Pourquoi ? Parce que les départements ont déjà réalisé des investissements importants et pris de nombreuses initiatives pour améliorer l'accès aux soins et contribuer à pallier l'absence de professionnels de santé. Je pense à l'attribution de bourses aux étudiants, aux aides à l'installation, au financement des maisons de santé ou, comme l'a rappelé Thibault Bazin, à la protection maternelle et infantile.
L'échelon départemental demeure le plus adapté : il permet d'être proche des territoires – la proximité s'impose dans le cadre de l'aide sociale – et d'avoir une vision efficace et équilibrée de l'ensemble des cantons. Sincèrement, s'il est une mesure à prendre aujourd'hui, c'est bien celle qui consiste à faire des départements la référence en matière de territoires de santé.