Intervention de Frédéric Falcon

Séance en hémicycle du mardi 13 juin 2023 à 15h00
Discussion d'une proposition de loi — Discussion générale

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaFrédéric Falcon :

C'est un début, mais ayez le courage de la cohérence, écoutez-nous jusqu'au bout, sans perdre de temps pour la France et les Français : adoptez le programme du Rassemblement national.

Si les clauses miroirs, dont nous ne connaissons pas l'étendue, visent à instaurer une forme de réciprocité, il est impossible de bâtir les fondements d'une relation commerciale équilibrée entre des pays présentant de telles disparités de développement. Les revenus nets des pays d'Amérique latine sont environ cinq fois inférieurs à ceux d'Europe.

Un récent rapport du Sénat affirme que la hausse des charges des producteurs, les surtranspositions et la fiscalité sont la cause de la perte de notre compétitivité. Toutes ces spécificités françaises seront-elles intégrées dans les clauses miroirs ? Non.

Chers collègues, plutôt que de simplement limiter la casse, arrêtons net cette folie, tant qu'il en est encore temps. Sauvons ce qu'il reste de notre agriculture, de nos petites et moyennes industries de transformation. Renoncez à l'accord avec le Mercosur ! L'intérêt français doit primer sur une idéologie destructrice.

Les fédérations professionnelles ont toutes exprimé leurs craintes. La FNSEA – Fédération nationale des syndicats d'exploitants agricoles – manifeste ses plus vives inquiétudes, en dénonçant les ambitions sans actes dans l'application de ces clauses miroirs. L'association nationale interprofessionnelle du bétail et des viandes – Interbev – s'alarme de l'importation dans l'Union européenne de produits agroalimentaires qui ne respectent pas les normes sanitaires auxquelles sont soumis nos élevages et nos industries de transformation. Le cas du Brésil est édifiant : 30 % des substances autorisées sur son sol sont interdites en France.

L'accord avec le Mercosur instaurerait une concurrence déloyale, avec des produits de moins bonne qualité. Comment pourrons-nous avoir la certitude que les clauses miroirs permettront de lutter efficacement contre cette concurrence malhonnête ? Comment leur application sera-t-elle contrôlée ? À ce stade, nous n'avons pas de réponse claire.

Alors que notre économie est sans cesse soumise à de nouvelles normes énergétiques et environnementales imposées de façon stricte et pénalisante pour notre compétitivité, l'importation de produits agricoles depuis l'Amérique du Sud est un non-sens absolu. Contrairement aux affirmations mensongères du Gouvernement, l'économie française sort affaiblie des six années de mandat d'Emmanuel Macron.

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