Sa ratification enfoncera encore un clou dans le cercueil du climat puisque l'accord provoquera une augmentation sensible de la déforestation – entre 5 % et 25 % dans les premières années – alors même que les pays du Mercosur abritent une réserve inestimable de biodiversité.
En passe d'être signé, cet accord a été élaboré dans le mépris le plus grand de la démocratie car il est tout sauf transparent. Comment expliquer autrement les manœuvres de la Commission européenne pour en séparer les différents volets afin que sa ratification échappe aux États membres ? Nous avons besoin d'être rassurés : l'accord ne doit pas être séparé afin que l'avis du Parlement soit sollicité. Mais pouvons-nous compter sur le Président de la République ? Je l'ai rappelé ce matin en conférence de presse : l'avis d'Emmanuel Macron sur l'accord avec le Mercosur souvent varie ; il a dit tout et son contraire, en fonction de la météo ou de ses interlocuteurs. Mes collègues ont déjà cité ses propos, je vous épargne leur lecture.
Les Français nous demandent plus de protections pour nos productions ; nous devons commencer par l'agriculture, la mère de toutes. Nous aurions rédigé ce texte différemment si nous avions pu tenir la plume. Il n'est pas maximaliste – sa rédaction s'en tient au plus petit dénominateur commun – et il n'est pas contraignant – comme toute proposition de résolution, il n'a pas de valeur juridique. Loin de proposer la fin de la politique des accords de libre-échange, il reste cependant un symbole fort.
Il ne nous a pas échappé que les libéraux sont restés libéraux, et que le groupe GDR – NUPES demeure favorable à un État qui protège et qui prend soin.