Dans cette démarche, nous sommes alignés sur nos collègues parlementaires européens qui, à l'initiative de Marie-Pierre Vedrenne, se sont opposés à l'accord dans sa forme actuelle.
Nous tenons évidemment à un accord politique et commercial avec les pays du Mercosur que sont l'Argentine, le Brésil, le Paraguay et l'Uruguay, mais la réciprocité dans les normes de production, les mesures miroirs et le respect des accords de Paris, avec des contrôles appropriés, doivent être des conditions non négociables : il y va de l'acceptabilité du commerce extérieur. Le Président de la République lui-même l'a affirmé lors de la présidence française du Conseil de l'Union européenne : l'absence de clauses miroirs doit constituer une ligne rouge infranchissable dans nos négociations, au risque d'autoriser un écocide.
Nous disposons d'une formidable occasion : celle de faire des traités de libre-échange un levier très puissant en faveur de la transition écologique, de standards sociaux plus élevés et d'un meilleur respect du bien-être animal. Pour ceux qui ne le sauraient pas, l'Union européenne a importé pour près de 2 000 milliards d'euros de biens en 2019, ce qui correspond peu ou prou au PIB du Brésil. L'Europe représente donc un marché essentiel à l'économie internationale. Utilisons cette grande force pour harmoniser par le haut les normes de production, sanitaires et environnementales, et contribuons ainsi à atteindre les objectifs de développement durable des Nations unies.
La présente proposition de résolution a été travaillée avec plusieurs de nos collègues, dans une large coalition et dans un esprit constructif que je tiens à saluer : les contributions des uns et des autres ont été intégrées. Dans cette enceinte, nous donnons fréquemment à voir aux Françaises et aux Français des images d'affrontement trop souvent stériles. Considérant l'urgence de la situation et la forte pression pour aboutir à un accord avant le sommet UE-Celac – Communauté d'États latino-américains et caraïbes – des 17 et 18 juillet prochains, pression issue en particulier du gouvernement espagnol qui prendra la présidence du Conseil de l'UE le 1er juillet, je me félicite que nous soyons parvenus à nous retrouver de manière transpartisane pour soutenir ce texte d'intérêt général.
Chers collègues, j'espère que nous saurons envoyer un signal fort en faveur d'un futur accord entre l'UE et le Mercosur – accord qui devra être plus juste et ne pas être conclu à n'importe quel prix. Approuvons donc unanimement cette proposition de résolution.