À Saint-Nazaire, une unité pour adolescents et une unité d'admission fermées ; à Blain, dix-sept lits fermés ; à Allonnes, quarante-deux lits fermés. Idem à Laval, Rennes, Marseille, Toulouse ou Draguignan – la liste est bien trop longue.
Voici les mots d'Alice, infirmière en psychiatrie : « Quarante-deux, c'est le nombre de lits qui ont fermé à l'hôpital psychiatrique dans la Sarthe. Quarante-deux ans, c'est aussi mon âge – pas si vieille, me direz-vous, mais un dinosaure dans mon métier, après dix-huit ans de bons et loyaux services. L'accueil inconditionnel, l'empathie, l'échange, l'asile aux plus vulnérables, la réflexion : toutes ces choses sont devenues indésirables dans nos hôpitaux. Le turn over, le flux patient, les case managers, les bed blockers : voilà de quoi nous parlons maintenant. »
Les soignants et les médecins ne sont pas les seuls à tirer la sonnette d'alarme : la Cour des comptes, dont on ne saurait prétendre qu'elle est insoumise, pointe elle aussi votre manque de volonté politique dans les moyens attribués à la psychiatrie et à la pédopsychiatrie en particulier.