Intervention de François Braun

Séance en hémicycle du lundi 12 juin 2023 à 21h30
Améliorer l'accès aux soins par l'engagement territorial des professionnels — Présentation

François Braun, ministre de la santé et de la prévention :

Moderniser le fonctionnement de notre système de santé pour l'adapter aux défis et aux réalités de notre temps est, au contraire, une nécessité pour le préserver, et pour que la promesse intangible de soins adaptés et de qualité, accessibles à tous et partout, continue de bénéficier aux générations actuelles et futures ; c'est réunir les deux temps de notre histoire.

La crise sanitaire de la covid-19, moment tout à fait exceptionnel, a imposé ce fait avec une acuité nouvelle : au fil des vagues épidémiques ont été inventées, partout en France, de nouvelles solutions ; localement se sont tissées des solidarités nouvelles. Ce dont notre pays et notre système de santé ont besoin, en 2023, c'est d'ouverture, d'agilité et de confiance, pour les acteurs de santé et dans les territoires, tout cela au service des Françaises et des Français.

J'y reviendrai, rien ne serait pire que de lier, dans la loi, les mains des acteurs de la santé, ce qui les empêcherait de déployer cette agilité si essentielle face aux défis que nous connaissons. En effet, si l'État doit rester le garant des valeurs qui fondent notre système, et si c'est au niveau national que doivent être définies les grandes priorités, l'enjeu est de faciliter l'émergence de réponses territoriales, l'unique horizon devant être l'amélioration de l'accès aux soins et la lutte contre toutes les inégalités de santé, notamment géographiques.

Pour transformer le fonctionnement et l'organisation territoriale de notre système de santé de sorte qu'il réponde à ces objectifs, il n'y a pas de solution miracle – vous l'avez dit, monsieur le rapporteur. Nous faisons face à une crise démographique. Il s'agit ici non pas de régler des comptes a posteriori, mais d'énoncer un fait. Trop longtemps nous avons voulu rationner l'offre pour réduire les coûts, notamment au moyen du numerus clausus. Sa suppression, au cours de la législature précédente, est un acquis important de cette majorité : progressivement, nous formons davantage de professionnels, en moyenne 15 % de plus par an. Je le sais, ce n'est pas encore assez. Je sais aussi combien la situation pèse sur les soignants, dont certains font face à des situations de véritable épuisement. J'en suis bien conscient, et nous allons poursuivre collectivement l'effort. Je pense notamment à l'action que nous menons avec les régions pour former davantage.

Toutefois, je tiens à le dire, ce n'est pas d'un coup de baguette que nous supprimerons les déserts médicaux et que nous réglerons les difficultés structurelles qui affectent notre système de santé ! L'affirmer serait faux ; le faire croire serait malhonnête.

À propos de l'hôpital, par exemple, j'entends ou je lis souvent, notamment dans les lettres que vous m'envoyez : « Mais pourquoi ne recrutez-vous pas tant de milliers d'infirmiers ou d'aides-soignants ? » Des postes sont bel et bien ouverts, et nous travaillons sur l'attractivité de ces métiers,…

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