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Intervention de Nicolas Dupont-Aignan

Séance en hémicycle du lundi 12 juin 2023 à 16h00
Motion de censure — Discussion et vote

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaNicolas Dupont-Aignan :

Après la mascarade démocratique de jeudi dernier, au vu de l'état du pays et sachant que le Gouvernement vit dans un monde parallèle, cette motion de censure s'imposait plus que jamais.

Je pourrais évoquer votre gestion catastrophique de nos finances publiques, avec notamment la poursuite d'emprunts d'État à taux variable indexé sur l'inflation, véritables cadeaux aux banques et aux marchés financiers qui nous ont coûté en 2022 15 milliards d'euros, soit environ deux fois le montant des économies permises par la réforme des retraites que vous avez imposée au détriment des plus modestes.

Je pourrais aussi aborder le recul du pouvoir d'achat des Français, qui a atteint un niveau inédit en raison du décalage entre la hausse des salaires et celle de l'inflation, mais aussi de votre compromission avec des féodalités privées qui accumulent des superprofits, notamment sur le dos des automobilistes.

Je pourrais évoquer la faillite de votre politique migratoire et de sécurité. Je pourrais enfin m'indigner de votre refus de sortir du marché européen de l'électricité : celui-ci ruine nos PME, ce qui explique l'augmentation considérable des défaillances d'entreprises, que vous cachez par des effets d'annonce consistant à promettre des emplois dans cinq ans.

Dans les cinq minutes qui me sont imparties, je préfère toutefois me concentrer sur le déni permanent de notre démocratie que nous vivons sous votre gouvernement.

Oui, la semaine dernière, tous les Français – je dis bien tous – ont été humiliés, car les représentants du peuple que nous sommes ont été empêchés d'assumer une de leurs missions institutionnelles fondamentales : voter la loi. La présidente de notre assemblée, le pistolet sur la tempe comme l'a rapporté la presse, a déserté sa fonction et piétiné la séparation des pouvoirs qu'elle était censée défendre.

Rien ne justifiait ce détournement de procédure de l'article 40, si ce n'est votre volonté affichée de bâillonner la souveraineté populaire. Comme vous n'aviez pas été capables d'obtenir une majorité en faveur d'un recul de l'âge de la retraite à 64 ans, vous saviez pertinemment qu'il était possible que cette assemblée vote pour le retour à 62 ans et donc pour la proposition de nos collègues du groupe LIOT.

Comment accepter d'entendre un membre du Gouvernement, Mme Caubel – je ne parle donc pas de la présidente de l'Assemblée, monsieur Bourlanges –, dire dans les médias : « Nous ferons tout pour que ce débat n'ait pas lieu » ? Jamais depuis 1958 un tel comportement n'a été affiché aussi franchement. Je vois que Mme la Première ministre n'écoute pas, comme habitude …

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