Il avait raison. Pourtant, il a fait tout le contraire. Il a débauché des responsables politiques, ici à droite, ici à gauche, pour affaiblir ces camps et non pour rassembler. Son projet consiste à conserver le pouvoir plutôt qu'à le redonner à nos compatriotes. Or il convient de faire l'inverse ; c'est ce à quoi nous souhaitons nous employer, avec modestie, bien sûr, mais aussi avec détermination.
En effet, pour relever les immenses défis auxquels la France fait face, nous avons besoin d'une réelle vision, d'un nouveau projet, d'une autre méthode et surtout de redonner confiance à nos concitoyens. Le malaise de notre société est dû à un système bloqué, technocratique et hypercentralisé. Tout est lié : la fragilité de l'économie, la technocratie parisienne étouffante, sans oublier l'archaïsme et le conservatisme de notre modèle démocratique. De ce système verrouillé résulte une société bloquée.
Pourtant, que notre France est belle de sa diversité et de ses territoires ! Il faut écouter chacun, agir avec tous. Je pense par exemple à ceux qui, pendant la pandémie de covid-19, ont accueilli les enfants des personnels hospitaliers, ont ouvert des centres de vaccination et ont apporté des vivres aux personnes isolées, tandis que l'État peinait à fournir des masques aux Français. Ceux-là subissent chaque jour une réglementation toujours plus contraignante, alors même que leurs moyens diminuent.
La réforme des retraites a démontré une fois encore votre refus total d'écouter les corps intermédiaires, le Parlement et l'opinion publique. Il est urgent de réformer en profondeur nos méthodes de décision en opérant un triple changement. Premièrement, il faut décentraliser, c'est-à-dire donner aux élus locaux le pouvoir d'agir, gouverner au plus près des territoires et de leur population et transférer massivement aux collectivités les compétences et les champs d'intervention de l'État chaque fois que cela s'avère plus efficace, comme le font tous les pays voisins. Deuxièmement, il faut redonner à nos concitoyens le pouvoir de donner eux-mêmes à leurs priorités une portée locale ou nationale et de prendre enfin leur destin en main, de sorte que nous décidions ensemble. Pour cela, il convient de généraliser le recours au référendum. Le président Macron s'y était d'ailleurs engagé : encore une promesse non tenue !