Intervention de Sylvie Retailleau

Réunion du jeudi 1er juin 2023 à 21h00
Commission des finances, de l'économie générale et du contrôle budgétaire

Sylvie Retailleau, ministre :

Sur les problèmes d'accès au logement et de santé, depuis le 7 octobre dernier, j'ai lancé une concertation à la fois nationale et territoriale sur l'ensemble des questions de vie étudiante, en parallèle d'une mission de Richard Lioger visant à identifier les obstacles à l'augmentation du nombre de logements. Il y a un niveau national de responsabilité sur ces questions, mais aussi un autre niveau, notamment territorial. C'est en conciliant ces niveaux que nous arriverons à améliorer l'accès au logement.

Le Gouvernement avait déjà mis en place une garantie locative gratuite, Visale, par Action logement, à laquelle tout étudiant peut avoir accès. Ce sujet rejoint celui de l'information. Il s'agit de porter auprès des étudiants le message selon lequel ils doivent déposer leur demande d'accès aux bourses. S'ils n'y ont pas accès, des aides ponctuelles et annuelles permettent d'avoir accès au repas à un euro et à des aides complémentaires. Nous avons ainsi initié un travail sur l'information et le non-recours.

Je voudrais revenir sur le repas à un euro pour tous les étudiants. Nous souhaitons donner accès au repas à un euro à ceux qui en ont besoin. Je pense qu'il s'agit d'une politique de gauche, mais aussi d'une politique éducative. En effet, nous faisons face à des adultes, qui doivent comprendre ce qu'est une politique de solidarité. Nous devons pour cela combattre le non-recours et faciliter cet accès. Il y a en l'espèce des marges de progression. Nous devons réaliser un benchmark. Le cas du Danemark est souvent cité. Nous pourrons étudier les enquêtes de reconnaissance vis-à-vis de ce qu'apportent les aides aux jeunes Français et aux jeunes Danois. Nous avons une politique consistant à aider davantage ceux qui en ont besoin et à inculquer à nos jeunes cette notion de politique solidaire et d'un modèle social basé sur la solidarité.

En ce qui concerne les services sociaux et les assistantes sociales, nous avons atteint 250 postes, avec une augmentation sur ces deux dernières années de 70 ETP. Il y a eu en 2023 une augmentation de 40 ETP. Nous continuerons à accompagner le réseau des œuvres et les Crous pour accompagner ces étudiants précaires dans l'accès à toutes ces aides qui sont déjà disponibles. S'agissant de la loi Egalim, nous consacrons chaque année des sommes supplémentaires, en l'occurrence 4 millions d'euros en 2023.

S'agissant des associations, des aides accompagnent la plupart d'entre elles. Nous avons ajouté cette année 10 millions d'euros, qui ont été directement versés à des associations nationales Cop1 et dont une partie a été consacrée à des associations territoriales, à travers les Dreets.

Sur le sujet des zones blanches, nous sommes en train, avec le réseau des Crous, de mettre en place des conventions et des accès centrales d'achats du Crous et d'identifier les zones blanches. Les opérateurs de restauration collective peuvent nous permettre d'accueillir ces étudiants. Le déploiement généralisé de Crous ne constitue pas une utilisation de l'argent public raisonnable. En revanche, nous travaillons sur le fait d'utiliser les lieux de restauration existants et de permettre aux étudiants d'y déjeuner au même prix que dans les Crous. De même, la loi qui a été votée va permettre de mettre en œuvre d'autres processus qui n'existaient pas pour permettre de façon individuelle aux étudiants d'avoir accès à la restauration. Je souhaite également signaler l'exemple de la restauration du soir. Des Crous ouvrent le soir, mais selon une enquête cela ne représente que 3 % de leurs revenus ou de leur activité. Certains campus continueront d'assurer cette ouverture le soir. Avec d'autres campus, nous travaillons avec les Crous pour que les étudiants puissent, le midi, récupérer un repas qu'ils emporteraient le soir. Dans d'autres cas, les associations peuvent intervenir. Nous menons donc des actions pour donner accès à la restauration, à des prix sociaux du Crous, dans des zones blanches. Nous menons également un travail avec ces associations, dont l'action doit devenir plus limitée et rester complémentaire.

L'accès aux soins et la santé constituent un point capital. Nous avons fait évoluer les services de santé universitaires en services de santé étudiants. Ainsi, les étudiants qui sont dans une plus petite école ou un plus petit établissement auront accès à un service de santé dans une grande université. Des conventionnements permettront d'accompagner ces services de santé étudiants et de mettre à disposition des postes. Nous avons injecté en 2023 8,2 millions d'euros pour accompagner la création de ces services de santé et pour la revalorisation de postes. Nous avons également ajouté 80 postes de psychologues et ouvert de nouveaux centres. Nous accompagnons un centre créé par les trois universités de Lyon, notamment avec un aspect psychologique et psychiatrique. Nous continuerons de suivre les services de santé étudiants et à évaluer les besoins. Ces services de santé ne sont plus uniquement des services de prévention, mais il s'agit désormais de services de soins.

En ce qui concerne la mise à disposition des logements Crous, ce dispositif existe et est peu connu. Les logements Crous sont effectivement fortement vidés pendant l'été. Ils sont mis à disposition pendant cette période, avec des tarifs préférentiels pour les étudiants. Ils sont également ouverts à d'autres personnes. Nous travaillons à mieux faire connaître cette utilisation des Crous l'été.

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