Intervention de Sylvie Retailleau

Réunion du jeudi 1er juin 2023 à 21h00
Commission des finances, de l'économie générale et du contrôle budgétaire

Sylvie Retailleau, ministre :

Premièrement, je voudrais préciser que pour 2022, en sus de la subvention qui est prévue en programmation initiale de 15 millions d'euros, le ministère a versé en gestion 3 millions d'euros à l'IPEV pour répondre à des besoins conjoncturels liés à l'énergie, aux matières premières, aux carburants, aux problèmes de fret, etc. Compte tenu de ce complément de subvention de 3 millions d'euros, la soutenabilité de l'opérateur pour 2022 n'a pas donné lieu à une alerte à ce stade. Il a ainsi pu subvenir à ses besoins et à ses missions.

Pour 2023, la subvention qui est prévue pour l'IPEV est constituée d'une part de la subvention de charges pour service public de 15 millions d'euros, qui incluent 5,5 millions d'euros pour la station Concordia, et d'autre part d'une dotation en fonds propres de 5 millions d'euros qui complète un premier versement de 2022. Ce financement représentera donc un total de 20 millions d'euros en 2023.

S'agissant ensuite de la stratégie polaire à horizon 2030, le premier point est relatif à la rénovation de nos stations. La présence de la France dans les pôles doit être assurée. Nous avons à ce sujet engagé une étude, qui permettra de finaliser le coût de la rénovation de Dumont-d'Urville. Nous devrons ensuite élaborer un plan de financement. S'agissant du financement de la rénovation de Concordia, nous devrons avoir une discussion avec nos partenaires italiens.

Concernant la présence d'autres pays, je suis en contact étroit avec la ministre allemande sur de nombreux sujets, en particulier celui de la recherche aux pôles. J'ai fait une mission récemment au Canada et je reviens du Japon. Avec ces trois pays, nous pouvons mener une politique polaire. Nous sommes en discussion. Nous avons au Canada et au Japon des laboratoires communs dans lesquels l'Ifremer conduit des missions. Pour le brise-glace, nous ne devons pas être seuls. Il s'agit d'investissements très forts.

Nous nous soucions également du verdissement de nos flottes et de leur utilisation optimale. Nos chercheurs ont l'habitude de travailler en collaboration. Ce n'est pas une charge, mais une valeur ajoutée. Le Canada a décidé de ne pas avoir de brise-glace pour l'instant. Le Japon y réfléchit. Je pense qu'il est important de se rassembler pour l'optimisation de l'utilisation de ces bateaux et de ces brise-glaces pour conduire les missions nécessaires au niveau de nos pôles.

Je vous rappelle qu'au niveau scientifique, nous pourrions ajouter l'investissement à l'Ifremer, dont le CNRS est le premier contributeur scientifique. L'Italie a un investissement de 18 millions d'euros par an et l'Allemagne un investissement de 53 millions d'euros, qui est toutefois consolidé au niveau de l'Alfred Wegener Institute. Cet effort de recherche global sur lequel nous travaillons porte donc à la fois sur l'effort financier sur les rénovations et sur la réorganisation de l'ensemble des acteurs, en vue d'une clarification des périmètres.

Je voudrais à nouveau m'associer à vos remerciements, car il s'agit d'un point important sur la recherche du futur, le climat et les enjeux de la recherche, sur lequel nous serons vigilants et nous aurons une trajectoire à la fois financière et scientifique à vous proposer.

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