À la suite des alertes soulevées par l'IPEV, Monsieur le rapporteur spécial, nous vous remercions d'avoir décidé d'approfondir cette thématique. La recherche polaire est en effet fondamentale pour comprendre le réchauffement climatique. Elle présente également de nombreux autres enjeux surprenants en matière d'anticipation des catastrophes naturelles ou de préparation des explorations spatiales par exemple.
Cette recherche polaire est, en France, permise par l'IPEV, dont le personnel effectue un travail remarquable. Leur travail est d'autant plus admirable qu'ils l'accomplissent malgré des moyens insuffisants et particulièrement faibles en comparaison de ceux des autres nations, ce qui a pu mettre en péril leur sécurité. À ce manque de moyens s'ajoute un autre problème, lié à la répartition floue des compétences entre l'IPEV et les TAAF, qui sape le moral des personnels sur le terrain et perturbe le bon déroulement des activités de recherche.
D'autres financements complètent certes ceux mis en œuvre par l'IPEV, les financements sur projet et les financements européens, mais il serait nécessaire d'en améliorer la lisibilité et la transparence : augmentation de la subvention à l'IPEV, rénovation des stations Dumont-d'Urville et Concordia, acquisition d'un nouveau brise-glace, etc. Il est donc essentiel de renforcer les moyens consacrés à la recherche polaire, tant à court terme qu'à plus long terme. Pour autant, les moyens concernés demeurent modestes : moins d'un milliard d'euros jusqu'à 2030. Madame la ministre, le recours aux financements privés n'est pas une solution au désinvestissement de l'État. Avez-vous donc une trajectoire financière plus ambitieuse à proposer, qui serait en mesure de répondre aux nombreux enjeux de la recherche polaire ?
Un aspect que le rapporteur spécial a souligné me semble essentiel, celui d'une meilleure compréhension du réchauffement climatique et d'une visibilité culturelle de la recherche polaire. Comment comptez-vous, Madame la ministre, travailler avec vos collègues pour mettre en place une politique éducative et culturelle volontariste afin de sensibiliser les citoyens à tous ces enjeux ?