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Intervention de Emeric Salmon

Réunion du jeudi 1er juin 2023 à 21h00
Commission des finances, de l'économie générale et du contrôle budgétaire

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaEmeric Salmon :

Je tiens d'abord à saluer le choix de la thématique, qui permet de mettre en lumière des missions méconnues dans la France du bout du monde. Comme Monsieur le rapporteur spécial nous l'a présenté, la Terre Adélie est administrée conjointement par les Terres australes et antarctiques françaises et l'IPEV, depuis la base Dumont-d'Urville. Le rapport met en lumière des difficultés conjoncturelles entre l'administration des TAAF et l'IPEV. Ces difficultés sont regrettables, mais elles ne doivent pas remettre en cause ce partenariat profond et historique entre ces deux organismes. Le rôle des TAAF reste indispensable dans la gestion de la Terre Adélie, dans la mesure où ce territoire est propriétaire de l'Astrolabe, navire polaire armé par la Marine nationale et effectuant le ravitaillement de la base Dumont-d'Urville. Par ailleurs, seules les TAAF ont la surface financière suffisante et la connaissance logistique pour l'acquisition et la gestion d'un nouveau brise-glace, comme l'appelle de ses vœux le rapporteur.

Ma question à Madame la ministre porte sur la concurrence des grandes puissances, notamment de la Chine, sur l'Antarctique. L'Antarctique regorge de ressources minières et d'hydrocarbures très convoités et protégés jusqu'en 2048 par un statut juridique international unique en son genre, qui permet de geler les revendications territoriales des grandes nations. L'institut de recherche polaire chinois mène des recherches poussées sur le potentiel en hydrocarbures, de même que la Russie. Sous couvert de science, la Chine investit massivement en Antarctique, pousse ses pions et vient de construire sa cinquième base. La France n'en a qu'une seule, doublée d'une station franco-italienne. Cette offensive récente intervient alors que la Chine est arrivée sur le tard en Antarctique. Elle ne fait pas partie des pays qui ont revendiqué la possession d'une partie du continent par le traité de 1957. Ma question est la suivante : dans quelle mesure la France tient-elle compte de l'offensive chinoise relativement récente en Antarctique ? Comment se prépare-t-on en France à l'expiration du traité de l'Antarctique en 2048 du point de vue des revendications territoriales ?

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