Monsieur le rapporteur spécial les recherches menées par la France et d'autres pays en milieu polaire, arctique, antarctique et dans les îles subantarctiques, sont essentielles. Ces recherches mobilisent plusieurs champs disciplinaires, en physique, étude de la cryosphère, en océanographie, glaciologie, écologie, mais aussi en sciences humaines et sociales. Elles fournissent des informations cruciales sur les enjeux globaux relatifs au rôle moteur des pôles dans la dynamique du climat, mais aussi sur l'adaptation dans les conditions extrêmes.
Quelques éléments issus d'une analyse bibliographique récente me paraissent importants à rappeler pour positionner ce champ de recherche, qui est pluridisciplinaire. Cette analyse montre qu'en dix ans, plus de 6 000 personnes rattachées à un laboratoire français ont été mobilisées, dont plus de 600 émargent régulièrement sur les publications en lien avec ces pôles. La recherche française portant sur les milieux polaires est portée en priorité par le CNRS en tant que troisième institution contributrice mondiale. Il représente 75 % des contributions françaises. L'IRD représente la deuxième contributrice française. Le réseau des universités de recherche française, Udice, est le quatrième contributeur mondial. La France, au total, est le huitième contributeur mondial, derrière quatre pays arctiques, deux pays nordiques, mais aussi la Chine.
Le ministère, en tant que tutelle principale, soutient fortement ceux dont les missions sont d'apporter logistique et soutien à ces nombreux chercheurs sur ces différentes implantations. Vous l'avez dit, l'IPEV n'est pas un organisme de recherche. Mon ministère assure donc le financement principal de l'IPEV. Il suit de très près sa mission et les moyens qui lui sont affectés. Il soutient effectivement les études actuellement menées quant à la rénovation de la station Dumont-d'Urville en Terre Adélie, mais aussi le devenir de la station franco-italienne de Concordia située à 1 000 kilomètres de Dumont-d'Urville. Je rappelle que mon ministère, en complément de la subvention qui est versée chaque année à l'IPEV, a effectivement apporté un soutien supplémentaire aussi bien humain que financier ces dernières années. Je voudrais rappeler le total de onze équivalents temps plein (ETP) supplémentaires entre 2021 et 2023 et plus de 7 millions d'euros d'investissements sur la période 2020-2023 pour ces études techniques visant à préparer cette rénovation de la station Dumont-d'Urville. Un des ETP recrutés vise d'ailleurs actuellement à affiner les coûts prévus pour la rénovation de cette station.
Par ailleurs, je suis aussi attentive à la situation actuelle de l'IPEV qui, malgré une amélioration récente, demeure fragilisé. C'est la raison pour laquelle j'avais lancé deux missions dont les résultats sont attendus prochainement. Une de ces deux missions est confiée au président du CNRS et de l'Ifremer et porte sur un possible adossement de l'IPEV à l'un de ces deux organismes. Cet adossement viendrait à terme apporter une plus grande stabilité et des facilités de fonctionnement par la mutualisation des services, tout en maintenant la souplesse du fonctionnement actuel. La deuxième mission est conduite conjointement par l'IGA et l'IGESR et a pour objectif de clarifier les responsabilités respectives des TAAF et de l'IPEV sur un plan opérationnel.
Pour terminer, j'aimerais rappeler ce qui guide mon ministère dans l'attribution de ces moyens à destination des groupements et infrastructures de recherche : contribuer à soutenir des recherches qui doivent rester ouvertes et de qualité sur tous les domaines et dans tous les milieux. Cela est vrai pour l'IPEV, qui contribue aux recherches sur les milieux polaires, comme ce soutien constant et attentif en témoigne.