Intervention de Éric Coquerel

Réunion du jeudi 1er juin 2023 à 21h00
Commission des finances, de l'économie générale et du contrôle budgétaire

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaÉric Coquerel, président :

Je souhaite dire quelques mots d'un bilan que je ne trouve pas positif au niveau de l'enseignement supérieur et de la recherche en France. S'agissant d'abord des augmentations des budgets, en 2022 comme en 2023, les budgets de l'université ainsi que les budgets de la recherche universitaire sont fortement en dessous de l'inflation. Les budgets du programme 172 sont à peine supérieurs au coût fiscal du crédit d'impôt recherche. Nous pouvons avoir des discussions sur l'efficacité du crédit d'impôt recherche, mais malheureusement, depuis de nombreuses années, il a un coût et des conséquences sur la recherche publique en France. C'est pour moi un problème fondamental. À certains moments, nous avons besoin d'une recherche qui n'est pas immédiatement profitable.

Nous ne sommes pas en mesure de remédier à la misère en milieu étudiant. Tous les chiffres montrent que beaucoup d'étudiants souffrent de la faim. Beaucoup d'entre eux sont obligés de travailler dans des emplois précaires pour pouvoir suivre leurs études. Vous avez cité le repas à un euro, et je regrette terriblement qu'à une voix près, nous n'ayons pu l'universaliser au-delà des boursiers. Le montant des bourses par étudiant a augmenté de 37 euros par mois. Si nous le comparons avec l'inflation des produits alimentaires, dans des budgets de personnes qui disposent de peu de moyens, il apparaît que cette hausse des bourses n'est pas à la hauteur de la situation. De même, depuis 2017, nous avons vu une baisse de 15 % des dépenses par étudiant.

Je souhaiterais également vous alerter sur le problème des moyens psychologiques au bénéfice des étudiants. Nous avons un psychologue pour 30 000 étudiants, dans un milieu où 70 % des étudiants se déclarent en situation de mal-être, selon une étude de la mutuelle LMDE. À titre de comparaison, le Canada dispose d'un psychologue universitaire pour 3 000 étudiants. Le problème se pose de manière similaire s'agissant de la santé.

J'estime donc que rien ne vient aujourd'hui atténuer le déficit d'investissement par étudiant et les problématiques de la vie étudiante. Le budget 2022 ne pourra corriger le tir. Ce constat difficile me semble être à la hauteur de la réalité dans les universités françaises. Le rapporteur général étant absent, je vous propose, madame la ministre, de répondre à ce stade aux personnes qui sont intervenues. Nous entendrons ensuite les orateurs de groupe.

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