S'agissant de votre première question, nous pensons que la création de ce nouveau cadre de dialogue social est une bonne nouvelle. Ce dialogue est nécessaire et il continuera de l'être, pour dessiner les évolutions de notre modèle économique et de nos relations avec les gouvernements. C'est une bonne chose et nous continuerons à nous engager dans ce dialogue social.
Quant à la directive européenne proposant une présomption de salariat aux travailleurs des plateformes, nous pensons qu'elle fait fi des souhaits exprimés par les travailleurs. Parfois, je me demande si les personnes qui l'ont imaginée ont réellement écouté les travailleurs des plateformes parce que, lorsqu'on parle avec eux, on voit bien que la valeur essentielle à leurs yeux est l'indépendance et la flexibilité. Cette directive risque de créer des incertitudes, de la précarité et du chômage, car des centaines de milliers de personnes pourraient perdre leur emploi en Europe. Ce n'est pas de la théorie, c'est la réalité. À Genève, par exemple, 70 % des livreurs ont perdu l'opportunité de travailler quand le statut de salarié a été imposé en 2020. Des milliers de livreurs se sont donc retrouvé s au chômage et le niveau des salaires ne s'est pas amélioré. Par ailleurs, les prix ont augmenté pour les consommateurs et la couverture des petites villes a diminué. Au total, le résultat est absolument négatif. Encore une fois, je ne fais pas de la théorie, je vous parle de la vraie vie, du monde tel qu'il est.
La France n'est pas la seule à vouloir améliorer cette directive. Selon moi, elle ne reflète pas les besoins et les souhaits des travailleurs. Il faut se concentrer aujourd'hui sur le point de savoir comment on peut améliorer leurs conditions de travail, tout en garantissant la flexibilité, à laquelle ils sont attachés.