Intervention de Jean-Philippe Tanguy

Réunion du jeudi 1er juin 2023 à 10h00
Commission d'enquête relative aux ingérences politiques, économiques et financières de puissances étrangères-États, organisations, entreprises, groupes d'intérêts, personnes privées-visant à influencer ou corrompre des relais d'opinion, des

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaJean-Philippe Tanguy, président :

J'ai quinze pages de notes. Il est possible d'annuler la conférence de presse. Et je n'ai jamais entendu contester le droit du président à prendre la parole. J'ai le droit de dire tout ce que je veux, et je n'ai interrompu personne.

Depuis le début, on nous accuse de vouloir « purger » les questions du RN. Mais à quel moment un président de commission d'enquête peut-il maîtriser ce que disent les services de renseignement, les experts, les personnalités convoquées à la demande des uns ou des autres, y compris celles qui sont fâchées avec le Rassemblement national ? Vous prétendez aussi, et vous voulez faire croire à la population, que cette commission serait une commission du RN, et que nous pourrions en contrôler les travaux. C'est de la mauvaise foi, et vous jouez sur la méconnaissance du fonctionnement d'une commission par nos concitoyens, qui ont autre chose à faire. C'est grave : si on fait cela pour tous les sujets, il n'y a plus de commissions d'enquête parlementaires. L'honnêteté intellectuelle devrait vous empêcher de laisser entendre que cette commission a été manipulée. Je n'ai pour ma part jamais rien dit de tel des autres groupes politiques qui ont demandé des commissions d'enquête.

Vous dites, madame la rapporteure, que la résolution adopte un ton « véhément ». Je l'ai relue et je ne m'explique pas ce qualificatif. Vous dites aussi que le RN aurait pu vouloir faire cesser les débats sur les ingérences. Nous demandons une commission d'enquête dont les travaux sont pour l'essentiel publics, et dont même les auditions à huis clos font l'objet d'un compte rendu public : quand voudrions-nous faire taire qui que ce soit ? Nous avons aussi été accusés de vouloir créer un « bruit de fond », comme la NUPES d'ailleurs. On nous a reproché de vouloir faire diversion : mais de quelle audition parle-t-on ? Quand ai-je cherché à allumer un contre-feu, à ouvrir un nouveau front, à créer une polémique ? Je n'ai même pas rouvert de sujets qui avaient été fermés !

Au contraire, de nombreuses portes ont été fermées à mon insu. Je regrette notamment que la question des ingérences des pays du Golfe et du Maroc ait été si peu traitée. J'ai ainsi demandé la convocation de M. José Bové dès la deuxième réunion de la commission, car il s'était exprimé de façon très claire sur France Inter au sujet d'une tentative de corruption par l'ancien ministre de l'agriculture marocain, aujourd'hui Premier ministre – excusez du peu. Nous n'avons pu l'entendre que lors d'une de nos dernières séances, et ce qu'il a dit n'a pas pu être prolongé. C'est dommage !

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