L'eau est un bien commun dont nous avons tous besoin au quotidien. Quiconque a vécu une coupure d'eau d'une demi-journée, voire de plusieurs jours, sait combien elle est primordiale pour chacun d'entre nous.
Lors de la sécheresse de 2022, près de 700 communes ont subi des ruptures d'approvisionnement en eau, plus de 600 arrêtés de restriction ont été pris par les préfets et plus de 500 communes ont dû être alimentées par des camions-citernes. Après la sécheresse hivernale, nombre de départements sont déjà classés en vigilance, alerte ou alerte renforcée. Aujourd'hui, dans mon département de l'Ardèche, la situation est à ce point critique que le préfet a interdit ou réduit la délivrance de permis de construire dans vingt-deux communes. Au-delà de nos problèmes dans l'Hexagone, je songe à nos compatriotes ultramarins, bien plus gravement frappés par le manque d'eau. J'ai une pensée particulière pour les Mahorais, pour notre collègue Estelle Youssouffa et son homologue du Sénat, M. Thani Mohamed Soilihi, qui seront privés d'eau quatre nuits par semaine !
À la raréfaction de l'eau s'ajoute une autre difficulté : l'état des réseaux d'adduction. Les canalisations datent en moyenne des années 1970 et au moins 170 collectivités disposent d'un réseau dont le rendement est inférieur à 50 %, ce qui signifie que la moitié de l'eau prélevée se perd dans les canalisations. Outre cet enjeu de quantité se pose celui de la qualité de l'eau qui arrive jusqu'à nos robinets. Selon l'Office français de la biodiversité (OFB), les risques de non-conformité de la qualité des eaux distribuées sont plus élevés pour les réseaux desservant moins de 1 000 habitants. Quand on sait que 11 millions de Français ont été alimentés par une eau non conforme en 2021, il est évident que nous devons agir. Face à ces difficultés, une seule question se pose : pour les résoudre, sommes-nous plus forts seuls ou à plusieurs ?