Cet amendement attire l'attention de nos collègues sur un fait extrêmement grave. Cela fait des années que nous menons des auditions, que nous publions des rapports, que nous faisons des études sur la cause du renchérissement continu des marchandises et produits de première nécessité et de consommation dans les outre-mer.
Lorsqu'en 1946, les Antilles, économies de plantation, passent de colonies à départements, les propriétaires fonciers – les terres n'ont pas changé de mains après l'abolition de l'esclavage – investissent le produit de la vente des exploitations dans le commerce et l'importation, plutôt que dans la production. Pourquoi ? Parce que cela rapporte davantage, l'opacité fait qu'on peut fixer des prix exorbitants en les justifiant par le poids de la TVA, de l'octroi de mer ou des frais d'approche. Cette parfaite opacité empêche quiconque de faire la lumière sur les coûts d'achat. Il faut mettre un terme à cette spirale, où certains s'enrichissent sur le dos des plus pauvres, alors que le taux de pauvreté est bien plus élevé que dans l'Hexagone.