Intervention de Florence Goulet

Séance en hémicycle du jeudi 8 juin 2023 à 15h00
Renforcement du principe de la continuité territoriale en outre-mer — Discussion générale

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaFlorence Goulet :

« La France est une République indivisible » : ce sont les premiers mots de l'article 1er de notre Constitution. La France est aussi un pays sur lequel le soleil ne se couche jamais, grâce à ses outre-mer. C'est pourquoi nous devons, en tant que législateurs, faire en sorte que ces territoires soient facilement accessibles, vers et depuis l'Hexagone, en instituant une véritable continuité territoriale. Nous devons également permettre à tous nos compatriotes ultramarins de bénéficier d'un niveau de vie décent, notamment en limitant les prix des biens de grande consommation. En effet, une véritable continuité territoriale ne peut être garantie sans prix raisonnables.

Le groupe Rassemblement national défend la nécessaire reconfiguration de l'octroi de mer, pour qu'il favorise réellement la production locale, mais aussi pour éviter de renchérir le prix des biens en provenance de France hexagonale et de l'Union européenne. C'est avant tout un enjeu de cohésion, d'égalité et de justice, car il ne saurait y avoir de Français moins égaux que d'autres. Mais c'est aussi un enjeu de souveraineté, car il ne peut non plus y avoir de territoires moins français que d'autres.

La position de notre groupe est depuis longtemps très claire sur la politique à mener en faveur de nos compatriotes ultramarins : subventionner les tarifs des transports vers et depuis l'Hexagone pour les ultramarins afin de les rendre réellement accessibles ; repenser l'octroi de mer, pour les territoires concernés, afin d'assurer une baisse généralisée du coût de la vie ; garantir l'accès à un panier de cent produits de première nécessité pour l'alimentation et l'hygiène, bénéficiant d'une TVA à zéro ; protéger nos frontières où qu'elles se situent.

Les gouvernements qui se sont succédé depuis quinze ans ont largement failli à cette mission, sans parler de l'Union européenne, qui met régulièrement en cause le principe même de continuité territoriale. Ils n'ont pas su construire le véritable pont économique avec nos territoires ultramarins que Marine Le Pen appelait de ses vœux dès 2012. Ils n'ont pas davantage veillé au respect scrupuleux du principe de continuité territoriale, en vertu duquel toutes les zones du territoire national bénéficient de services publics dans tous les secteurs – transports, énergie, postes et télécommunications –, ni au désenclavement des collectivités les plus éloignées de leur chef-lieu par une politique ambitieuse d'aménagement du territoire.

Au contraire, les prix des billets d'avion sont exorbitants, voire prohibitifs, et les aides actuelles inadaptées. Elles sont en effet fondées sur un système de bons et d'aides distribués en nombre limité, dont les conditions d'obtention sont trop complexes. Cela concourt à freiner le développement économique des outre-mer. L'État soutient la continuité territoriale ultramarine à hauteur de seulement 45 millions d'euros pour 2 700 00 habitants, soit 16 euros par personne. C'est évidemment très insuffisant.

Nous saluons néanmoins l'orientation générale du texte enrichi par la commission. Il va globalement dans le bon sens, même si nous considérons qu'il faut aller beaucoup plus loin et beaucoup plus vite, instaurer une véritable continuité territoriale et défendre une véritable ambition économique et sociale pour nos outre-mer.

En attendant la grande loi de programmation pour la France d'outre-mer que nous appelons de nos vœux, nos compatriotes ultramarins pourront compter, en toute occasion, sur le soutien du groupe Rassemblement national pour les défendre et pour répondre à leurs légitimes attentes en matière de cohésion, d'égalité et de justice.

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