…mais considère qu'elles doivent certainement prendre leur plein effet avant d'envisager de réformer à nouveau en profondeur ce dispositif.
De plus, le Gouvernement ne souhaite pas rendre plus accessible le recueil des données sur la nationalité des demandeurs et des bénéficiaires de l'aide médicale de l'État, ainsi que sur les pathologies soignées. Je rappelle que les données sur ces dernières sont actuellement recueillies uniquement pour les soins délivrés en établissement de santé par l'ATIH, l'Agence technique d'information sur l'hospitalisation, de façon strictement anonymisée comme pour l'ensemble des assurés sociaux. Un recueil des pathologies pour les soins dispensés en ville n'a jamais été mis en place et il ne paraît pas envisageable de créer une exception pour les bénéficiaires de l'AME. Quant au recueil de la nationalité des bénéficiaires, il faut s'interroger sur la fiabilité des données obtenues car je rappelle qu'il s'agit de personnes qui ne disposent pas de papiers d'identité et que ce recueil serait donc exclusivement déclaratif et par conséquent peu fiable.
Concernant la restriction du panier aux soins aux seuls soins urgents, il faut appréhender ce sujet avec beaucoup de prudence et, là aussi, en s'appuyant sur la réalité de terrain. Je tiens d'abord à rappeler que les soins urgents sont aujourd'hui pris en charge, y compris pour les étrangers en situation irrégulière ne bénéficiant pas de l'AME. Et heureusement, car quand la vie d'une personne est en jeu ou qu'elle est porteuse d'une maladie présentant des risques de propagation, son statut ne peut et ne doit pas entrer en compte dans sa prise en charge. Il s'agit là de l'un des fondements de notre pays.