Je tiens pour commencer à souligner l'importance de ce débat sur un sujet parfois mal compris par les Français. Tout d'abord, il est normal et légitime que le Gouvernement rende des comptes à la représentation nationale sur le bon usage des deniers publics. Je sais combien l'enjeu de l'évaluation de nos politiques publiques demeure essentiel, surtout en cette période où notre modèle institutionnel et démocratique est interrogé et parfois remis en cause. Alors que nos concitoyens s'interrogent légitimement sur l'efficacité des politiques publiques, il est de notre devoir – Gouvernement mais aussi législateurs –, de répondre à leurs attentes et parfois à leurs inquiétudes. C'est tout particulièrement vrai dans le domaine de la santé, qui reste une préoccupation majeure de nos concitoyens.
Cette proposition de résolution relative à la couverture santé des personnes en situation irrégulière dans notre pays prolonge ainsi utilement nos débats du jour consacrés au Printemps de l'évaluation. Toutefois, permettez-moi de souligner que votre proposition relative à cette question centrale qu'est l'AME ne porte pas uniquement sur son évaluation puisqu'elle traduit notamment la volonté de concentrer cette aide sur les seuls soins urgents. C'est bien une remise en question des fondements de l'AME que vous défendez.