Alors qu'elles constituent le cadre de formation privilégié des premiers acteurs de notre transition écologique, particulièrement de la rénovation énergétique de nos bâtiments et de nos logements, les écoles nationales supérieures d'architecture, les Ensa, traversent, depuis février, une période de fortes turbulences.
Les difficultés rencontrées par ces écoles sont connues et ont fait l'objet de multiples publications : deux rapports d'inspection, une étude remise par le Haut Conseil de l'évaluation de la recherche et de l'enseignement supérieur (HCERES) à la commission des finances et un rapport d'information remis par mes soins à cette même commission.
N'ayons pas peur des mots et disons les choses franchement : les Ensa ne disposent pas des moyens adéquats pour exercer leurs missions dans des conditions satisfaisantes. En dépit d'un incontestable effort de rattrapage engagé depuis 2017 et de la hausse des crédits intervenue – à votre initiative, madame la ministre – depuis un an, le compte n'y est pas.
La double tutelle exercée sur ces écoles par le ministère de la culture et celui de l'enseignement supérieur et de la recherche ne donne pas satisfaction. Les besoins des Ensa restent méconnus, tout comme la trajectoire de leurs diplômés. Leurs locaux demeurent dégradés. Le montant des subventions par étudiant versées par l'État aux écoles varie sans justification apparente de plus de 60 %. Et j'en passe.
Dire cela, ce n'est pas faire le procès du Gouvernement, encore moins celui de la ministre de la culture, qui, depuis sa nomination, se mobilise en faveur de ces écoles. N'oublions pas, en effet, que c'est cette majorité qui, sur la période 2020-2023, a décidé d'investir 88 millions d'euros dans les Ensa, a créé 200 postes d'enseignants titulaires et a accru la rémunération des enseignants contractuels.
Si je tiens à souligner ces avancées, je ne peux néanmoins que regretter l'absence totale de pilotage des écoles d'architecture depuis près de vingt ans. Disposant de ressources insuffisantes, notamment de ressources propres, notoirement basses, le modèle des Ensa s'essouffle et vacille. Ces écoles sont pourtant primordiales pour la préservation de notre planète.
Alors, que fait-on ? Comment répondons-nous à cette urgence ? Notre réponse ne peut pas se résumer à un chèque supplémentaire.