La contribution que vous apportez au débat est d'autant plus importante que ces dernières années ont été, à bien des égards, tout à fait exceptionnelles, du point de vue de nos finances et de nos politiques sociales. En effet, nous avons eu à protéger notre système de santé contre des chocs exogènes résultant des effets conjugués de la crise sanitaire et de l'inflation. Nous avons eu à assumer des déficits et à supporter des surcoûts exceptionnels pour continuer à assurer la prise en charge complète des dépenses de santé et pour garantir l'accès aux soins de tous les assurés.
Toutefois, les fortes dépenses de ces dernières années ne sont pas toutes liées à la gestion de crise. La trajectoire de l'Ondam s'inscrit dans une hausse constante des moyens alloués à la santé depuis 2017, témoignant de la priorité accordée par le Président de la République à ce sujet.
Nous avons investi dans notre système de santé en mobilisant, de manière tout à fait exceptionnelle, des crédits du Ségur pour rénover et pour moderniser nos établissements de santé. Nous avons investi dans nos forces vives, en revalorisant les traitements et en augmentant le point d'indice – mesures qui ont bénéficié à la fonction publique hospitalière – et en prenant mieux en considération les sujétions relatives au travail de nuit et durant le week-end, grâce à la mission flash sur les urgences et soins non programmés.
Toutes ces mesures ont été appliquées en soutenant en même temps une dynamique responsable de retour à la normale, puisqu'en 2022, la situation financière des régimes de base de la sécurité sociale s'est améliorée. En effet, le déficit des régimes de base et du Fonds de solidarité vieillesse atteint 19,6 milliards d'euros, ce qui représente une réduction de 4,6 milliards par rapport à 2021.
Vous connaissez l'expression selon laquelle « rien n'est plus aride que le domaine des finances publiques ; rien ne mérite davantage l'attention. » Je m'avancerais même à dire que c'est encore plus vrai lorsqu'on se penche sur les finances sociales. Le budget de la sécurité sociale, qui est l'un des cœurs battants de notre démocratie, est un objet vivant, tant en raison de l'importance de son volume financier que de ce qu'il représente : l'effort solidairement consenti par la nation en faveur de la santé, des familles, de l'autonomie ou encore des retraites de nos concitoyens.
Je tiens à remercier l'ensemble des parlementaires de la commission des finances, de la commission des affaires sociales et de la Mecss, qui se sont mobilisés pour réaliser ce travail transpartisan. Je n'oublie pas les responsables des administrations et des caisses, qui ont largement contribué à enrichir vos débats, en répondant à vos questions, à vos interpellations et à vos observations tout au long du Printemps social de l'évaluation.