Dans un tel contexte, nous ne sommes pas ici uniquement pour évaluer des dispositifs, mais aussi pour évaluer cette orientation politique qu'est le macronisme, sachant que, comme Janus, le macronisme a deux visages qui cohabitent sur une même tête sans jamais se parler ni se voir : il s'agit, d'un côté, de blablater sur de nouveaux droits théoriquement ouverts et, de l'autre, de les rendre inopérants dans le même mouvement. Cette contradiction, sur laquelle je vais revenir, suscite évidemment un certain ressentiment, que l'on constate devant les hygiaphones, devant les formulaires et dans les services publics, y compris chez les gens réduits à tenter de faire valoir leurs droits depuis leur domicile…
Bref, en proclamant des droits inopérants, vous avez réussi à créer du désespoir et du ressentiment. On reconnaît bien le macronisme dans tous les textes qui ont été évalués dans le cadre du Printemps de l'évaluation : de la main gauche, on ouvre un droit quand, de la main droite, on le referme. Ainsi, alors qu'on attendait des mesures de santé publique, on n'a que du vent – et en l'occurrence, un vent mauvais ! Tout cela, évidemment, par souci d'économiser chaque centime qui pourrait aller aux classes populaires afin que tout l'argent soit réservé à une poignée de grands bourgeois, j'ose le dire.