Intervention de Boris Vallaud

Réunion du mercredi 31 mai 2023 à 9h35
Commission des affaires sociales

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaBoris Vallaud :

Ce qui se joue ici est plus grand que la seule réforme des retraites, et la contestation sociale dépasse aussi cette réforme pour devenir une révolte du monde du travail. Vous prétendez défendre le travail et vous l'abîmez ; vous prétendez défendre les travailleurs, mais vous les faites passer à la caisse. Ce qui se joue, c'est en réalité notre rapport à la démocratie, puisque le Gouvernement a interrompu la continuité de la vie démocratique. La seule fin du processus démocratique que je connaisse, c'est la fin de la démocratie elle-même : il est donc heureux que nous puissions nous retrouver ici.

Majorité comme exécutif, vous avez, quoi qu'il en coûte à la démocratie, piétiné le dialogue social, humilié les partenaires sociaux. Vous avez méprisé le débat parlementaire, autant que les citoyens eux-mêmes. Ils aspiraient pourtant, compte tenu des circonstances de l'élection du Président de la République, à cette démocratie continue dont parlait Mendès France : dire, entre deux élections, ce qu'ils pensent d'une réforme injuste et brutale, dont ils ne veulent pas.

À l'étranger, toutes les organisations de la Confédération européenne des syndicats et tous les parlements d'Europe nous regardent avec consternation et nous disent qu'appliquer une réforme qu'on n'a pas votée, c'est une honte.

Quelle démocratie sommes-nous ? La démocratie ne manque-elle pas de démocrates ? C'est la question qui est posée aujourd'hui. Nous sommes de ces démocrates.

Il ne fait pas de doute qu'une convention de la Constitution admet la recevabilité de la présente proposition de loi, comme de celles déposées par la majorité. Je soutiens, à cet égard, l'interprétation du président de la commission des finances.

Nous devons en débattre jusque dans l'hémicycle, mettre chacune et chacun d'entre nous face aux Français, face à la nation, face à ses responsabilités. Les Français méritent mieux qu'un quarteron de députés en goguette et qu'une Assemblée nationale qui soit une machine à trahir. Voilà à quoi nous sommes appelés aujourd'hui : allons dans l'hémicycle débattre de ce texte !

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