J'espère que chacune et chacun mesure bien la folie qui s'empare de notre République et de notre démocratie pour que nous en soyons à devoir utiliser une niche parlementaire pour qu'une réforme législative sur un sujet aussi important que l'âge de départ à la retraite soit simplement soumise au vote de la représentation nationale.
Cette proposition de loi est de salubrité publique. Elle abroge le recul de l'âge de départ à 64 ans et fait ainsi entendre à l'Assemblée nationale la voix de la majorité, effaçant une régression méprisable, injustifiée et injustifiable imposée par un pouvoir qui a fait usage des pires mécanismes de la Ve République. Après le 47-1, le 49, alinéa 3, les votes bloqués, les interdictions de manifester, les gardes à vue abusives et les coups de matraque, voilà que la Macronie cherche de nouvelles fourberies parlementaires pour faire taire la voix de la justice et de la raison : parce que la majorité pour cette contre-réforme est introuvable, il faut enterrer ce texte, quitte à s'asseoir sur la jurisprudence relative à l'application de l'article 40. Le président de la commission des finances l'a rappelé : cet article n'est d'ordinaire pas utilisé pour faire obstacle à l'examen des propositions de loi. Celle sur le bien-vieillir, déposée par le groupe Renaissance, coûtait 8 milliards d'euros et elle n'a pas été retoquée !
Faut-il nous habituer à voir les droits des oppositions bafoués, le vote de notre assemblée contourné ? Ce régime est-il en état de mort cérébrale ? Partout en France, des piquets de grève au Festival de Cannes, notre pays s'est soulevé ! (Exclamations.) Emmanuel Macron et ses amis ont refusé de l'entendre.
C'est à l'Assemblée nationale qu'il revient de fabriquer la loi. Ce que le Gouvernement a défait, nous pouvons le refaire. Nous voterons résolument pour cette proposition de loi.