Sans reprendre les inquiétudes exposées par mes collègues, je reviendrai sur la prise en charge de quatre mois d'accompagnement pour les bacheliers qui poursuivraient leurs études, assorties d'un dispositif de consolidation en première année de BTS. Ces mesures montrent qu'il conviendrait d'engager des moyens en amont afin d'éviter d'en arriver là.
Pour ma part, je me contenterai d'aborder la dimension ultramarine de la réforme.
Nos territoires ultramarins offrent, en effet, une diversité de situations, une insularité et des statuts différents. Vous entendez renforcer la place de l'entreprise dans la formation. Cela peut se concevoir, mais vous n'êtes pas sans savoir que le tissu économique des outre-mer, composé de nombreuses petites entreprises, diffère de celui de l'Hexagone. Avez-vous étudié la capacité de tous les marchés à assimiler cette évolution, notamment en augmentant le nombre d'heures de formation, l'objectif étant d'assurer le même encadrement qu'en métropole ?
La modification des cartes des formations doit s'opérer en lien avec les métiers d'avenir économique et sera précisée dans le cadre de l'appel à manifestation d'intérêt sur les compétences et métiers d'avenir de France 2030. Une carte des métiers d'avenir et des formations est-elle spécifiquement étudiée pour les territoires ultramarins dont les stades de développement et les besoins sont extrêmement variés ?
De même, en termes d'emploi du temps des élèves, la mobilité peut représenter une réelle préoccupation dans certains territoires. Or cette nouvelle organisation apportera de la complexité entre les temps scolaires et les temps de formation et cela nous préoccupe. Avez-vous eu un retour des différents outre-mer à ce sujet ?
Enfin, cette nouvelle carte conduira à des suppressions de postes. Que se passera-t-il pour les enseignants ultramarins qui ne trouveront pas forcément des opportunités d'emploi dans les territoires d'à-côté ?