Cette audition nous permet, contrairement aux précédentes, de connaître les mesures qui composeront votre réforme du lycée professionnel. Il est clair que notre vision de l'enseignement professionnel diffère de la vôtre.
Les élèves en lycée professionnel sont avant tout des élèves, et non des salariés très bon marché. Nous nous demandons d'ailleurs pourquoi ils seraient désormais rémunérés par l'État et non par les entreprises employeuses.
Selon nous, ce sont les temps en classe, et non pas en entreprise, qui doivent être augmentés. À la fin de son cursus, chaque élève doit pouvoir faire le choix entre l'entrée dans le monde professionnel et la poursuite des études. Plus le temps de classe est diminué au profit du temps en entreprise, plus la poursuite d'études devient compliquée.
Je vous interrogerai sur la carte des formations que vous souhaitez revisiter. Le ministre Pap Ndiaye a annoncé la fermeture de 80 filières. Pouvez-vous nous préciser quels seront les critères précis retenus pour décider de la fermeture de telle ou telle filière ? Pouvez-vous nous rassurer quant au fait que cette décision ne sera pas prise uniquement sur la base du taux d'emploi constaté qui serait inférieur au taux d'emploi attendu, comme sur la plateforme InserJeunes ?
Les départements où les taux d'emploi sont les plus faibles, comme en Seine-Saint-Denis, verront-ils la suppression de la quasi-totalité des filières tertiaires ?
Enfin, avez-vous évalué avec votre administration le nombre d'enseignants concernés par la suppression de filières, qui devront se réorienter à la suite de cette réforme ? Quel sort sera réservé aux enseignants contractuels et aux enseignants des matières professionnelles à long terme ?